Steven Wilson conclut sa trilogie parisienne avec une performance magistrale à la Salle Pleyel

Le maître du rock progressif offre une expérience audiovisuelle inoubliable pour clore sa série de concerts parisiens.

Le 26 mai 2025, Steven Wilson a achevé sa série de trois concerts à la Salle Pleyel de Paris, dans le cadre de sa tournée The Overview Tour. Ce dernier spectacle a confirmé l’étendue de son talent, la richesse de son répertoire, mêlant compositions récentes lors d’un premier set, et dans un second temps certains classiques revisités, le tout dans une atmosphère envoûtante.

Afin que chacun puisse profiter pleinement du spectacle, un message informe sur l’écran géant placé sur scène qu’il est interdit d’utiliser son téléphone pour photographier ou filmer. Consigne respectée à la lettre par un public connaisseur, qui a accepté volontiers cette totale immersion.

Aux côtés de Wilson, un line-up de musiciens d’exception, chacun incontournable sur la scène progressive internationale. Fait rare, tous les musiciens sont alignés sur scène. À gauche, Craig Blundell, véritable métronome aux baguettes, à la batterie, impressionnant de finesse et de puissance – puis Nick Beggs, fidèle collaborateur, inratable avec sa basse Chapman Stick, ses lignes de basse dynamiques et son allure excentrique – au centre, deux claviers, ceux de Steven Wilson, pieds nus, qui vagabondera parfois sur le devant de la scène lors de moments chantés ou pour échanger quelques traits d’humour avec le public – Randy McStine, guitariste polyvalent et chanteur à la voix subtile, déjà habitué à travailler avec Wilson – enfin, Adam Holzman, ex-claviériste de Miles Davis, qui apporte une touche jazz-fusion hypnotique.

Cette véritable horde se dresse devant l’écran géant : la scénographie, d’une précision quasi-cinématographique, repose tout d’abord sur un long métrage animé réalisé par Miles Skarin, collaborateur visuel de longue date de Steven Wilson. Une immersion dans un univers spatial, thème inspiré du dernier album de Steven, sur la transformation cognitive que subiraient les astronautes lors de leurs voyages dans l’espace.

Ce long métrage coloré illustrait magnifiquement les morceaux Objects Outlive et The Overview, les deux titres de l’album The Overview, dans cet univers de rock électro psychédélique, de la campagne anglaise jusqu’aux confins de l’univers.

 

Après un entracte de 15 minutes, le show reprend. Set 2. Dense et ambitieux. Steven Wilson nous invite à traverser les époques et les méandres de sa noirceur : The Harmony Codex, Luminol, Dislocated Day, No Part of Me, Pariah, Harmony Korine, Ancestral… Des titres aux structures complexes et aux climats très contrastés. En arrière-plan, des scènes, filmées cette fois, nous emmènent sur des chemins plus sombres : jardin empli de poupées de porcelaine ayant subi les lois du temps et de la météo grisâtre de l’Angleterre, homme à moitié nu, rampant à même le sol, poursuivi par des êtres aux masques de corbeaux ou encore par une bête imaginaire, ornée de longues cornes.

Cette deuxième partie laisse un peu de côté le rock electro pour laisser place à un rock plus dur. Steven joue avec ses musiciens, leur définissant une place précise au fil des morceaux. Tout s’imbrique. Tout est millimétré. Steven Wilson est un chef d’orchestre. Steven Wilson est un virtuose. Tout en humilité. Il dirige ses musiciens, il connait chaque note de chacune des partitions. On le remarque par quelques mimiques, par quelques gestes de main ou même de doigt.. Chacun est mis en avant, avec précision, dans l’unique but de rendre la musique plus belle et plus grande, l’ambiance plus forte et plus prenante.

Au bout de 2h40 de show, on se rend compte qu’on a pris une bonne claque. Sonore et visuelle. Oui, il faut pouvoir entrer dans cet univers particulier. Certains y arrivent très bien, puisqu’en tant que fans inconditionnels de Steven Wilson et Porcupine Tree, ils ont assisté aux trois dates parisiennes…

https://www.youtube.com/watch?v=5P3Ukihr7iQ&list=PLiN-7mukU_RHEhHeGjN-SfbvPmm5ESVsr

No Comments

Post A Comment