YUNGBLUD – Idols

Yungblud fait son grand retour avec Idols, son quatrième album. Un retour aux sources, à l’essentiel, à cette urgence intérieure qui l’a toujours habitée.

Après le succès international de son précédent opus –YUNGBLUD est arrivé en tête des ventes au Royaume-Uni, en Irlande, en Autriche, en Australie et en Nouvelle-Zélande -, Dominic Richard Harrison, de son vrai nom, a pris du recul. Il a observé. Il a guéri, un peu. Puis il est revenu.

Le 18 mars 2025, une simple photo postée sur ses réseaux sociaux annonce la couleur. Ou plutôt, l’absence de couleur : un noir et blanc sobre, presque silencieux, où l’on découvre une silhouette transformée. Plus mature, plus vulnérable. Le titre Hello Heaven, Hello, premier single de l’album, accompagne cette image. Une chanson qui casse les codes de l’industrie musicale. Et pour cause, ce titre dure 9 minutes et se compose de trois parties. On comprend alors que Idols ne se pliera à aucune règle. Ici, pas de single calibré, pas de compromis. Juste un voyage sensoriel et émotionnel à travers l’âme d’un artiste qui veut en finir avec les codes et les masques.

 

YUNGBLUD - Hello Heaven, Hello (Official Music Video)

 

Idols est un album “honnête”, comme il le dit lui-même. Honnête dans sa douleur, dans sa douceur aussi. Yungblud y explore la solitude, la colère, la foi, l’amour, la perte. Il retourne à ses premières influences – rock alternatif, grunge, punk sentimental – avec une énergie plus maîtrisée, plus intérieure. Moins de provocation, plus de confession. Cet album ce n’est pas Yungblud, mais Dom à travers Yungblud.

Chaque morceau résonne comme une lettre ouverte à sa génération. Certains titres donnent envie de hurler les refrains dans un stade. D’autres nous murmurent des secrets qu’on croyait être les seuls à porter. Il y a du feu, mais aussi des larmes. Il y a la vie dans tout ce qu’elle a de plus brut.

Avec Idols, Yungblud ne cherche pas à plaire. Il cherche à dire vrai et il le fait avec une intensité désarmante. Chaque titre est une continuité, une extension du précédent. Idols s’ouvre doucement par une introduction de Dom qui exprime simplement tout ce qu’il a fait lors de la conception de cet album.

Musicalement, Yungblud revient à ses fondamentaux : une énergie rock viscérale, des guitares crues, une voix toujours au bord de la rupture. Mais il y a plus. Plus de textures. Plus de maturité. Idols est un disque traversé par des influences assumées – Bowie, Blur, Queen, Oasis, Duran Duran – réinterprétées avec une sensibilité moderne et une mise en scène presque théâtrale. Certaines chansons évoquent une BO de film tant les arrangements sont cinématographiques. On sent une volonté de narration, de progression, de souffle. Une cohérence dans chaque chanson.

Le cœur battant du disque réside dans une tension permanente entre rage et vulnérabilité. Il y a cette colère déjà entendue dans Hope for the Underrated Youth, mais elle est ici plus maîtrisée, parfois canalisée par des cordes, parfois par un piano à nu.

 

YUNGBLUD - Zombie (Official Music Video)

 

Des titres comme Idols – Part 1 rendent hommage aux héros de toujours tout en affirmant une voix singulière. Zombie est sans doute le morceau le plus sensible de l’album : une ballade sur la dépendance et la perte, chantée comme une lettre d’adieu.

D’autres, comme Change ou Ghosts, montrent un nouveau Dom, qui prend plaisir à explorer, à s’amuser, à évoluer. On y entend des échos du rock anglais des années 1970 et 1980, mais aussi une volonté d’emmener le public dans une transe collective. Ghosts est pensé pour la scène : une montée en puissance à la Freddie Mercury, écrite pour être hurlée par des milliers de voix. Ce n’est pas un hasard : Idols est aussi un album fait pour le live, pensé pour le Bludfest et la tournée à venir.

Mais c’est dans les dernières minutes du disque que l’émotion atteint son sommet. Idols – Part 2 et Supermoon offrent une sortie en douceur, une introspection tendre et mélodique, entre ballade piano et opéra rock. La voix s’y fait plus ronde, plus posée. Plus adulte. On quitte le tumulte pour l’acceptation.

L’album se termine comme il a commencé : avec une ambition orchestrale, un souffle d’opéra rock. Supermoon est grandiose sans être prétentieuse. Les arrangements sont vastes, les voix s’envolent, les guitares s’élèvent. On est quelque part entre Queen et Placebo. C’est une chanson d’au revoir, mais pas de fin. Une dernière montée, comme une promesse : même dans l’obscurité, il y aura toujours une lumière.

Idols ne cherche pas à être parfait. C’est un album brut qui hurle, qui ose, qui pleure, qui prend aux tripes et qui donne ce sentiment rare d’être intemporel. Yungblud y livre une œuvre profondément personnelle, construite comme un journal intime, et qui marque une étape importante dans sa carrière : celle où il cesse de se cacher derrière les couleurs pour embrasser pleinement sa lumière intérieure, aussi instable soit-elle.

Cet album vibre, saigne, dérange et libère. Il ne cherche pas à plaire, mais à dire. Et c’est justement ce qui le rend si précieux. Yungblud n’a peut-être jamais été aussi proche de lui-même. Et paradoxalement, il n’a jamais été aussi universel.

TRACKLIST :

Hello Heaven
Idols Pt.1
Lovesick Lullaby
Zombie
The Greatest Parade
Change
Monday Murder
Ghosts
Fire
War
Idols Pt.2
Supermoon


La note de la rédactrice : 10/10 
Ses titres préférés : Change, Zombie , War

Les autres notes :
Fabien : 6,5/10. Une prise de risques qui a du mal à prendre.
Augustin : 6.5/10. Le meilleur album de Yungblud même si cette nouvelle recette ne marche pas sur chaque titre.
Audrey : 6,5/10.  L’album a vraiment de très très bons titres. Peut-être même les meilleurs de Yungblud si on les prend individuellement. Mais il reste assez difficile d’écouter l’album en entier et dans l’ordre.

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1 Comment
  • JC
    Posted at 13:47h, 25 juin Répondre

    Œuvre majeur meilleur album depuis une éternité tout y est les influences sont nombreuses et magiques. Quelle claque enfin !

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