10 Juil The Maccabees : un retour réussi et historique à Paris
Retour sur le concert de The Maccabees du 27 juin au Trabendo à Paris.
Il y a des rendez-vous que, pour rien au monde, nous n’aurions voulu manquer. Ni une tempête ni un début de canicule en cette fin juin à Paris n’auraient pu perturber le grand retour des Maccabees, plus de dix ans après l’annonce de leur séparation.
C’est au Trabendo, ce 27 juin, que les Maccabees ont choisi de marquer leurs retrouvailles avec leur public français, dans le cadre d’une tournée européenne intimiste de cinq dates, dont deux en Allemagne, une aux Pays-Bas, une en Belgique et celle de Paris, annoncée il y a plusieurs mois déjà. Toutes les dates étaient à guichets fermés. Cette tournée sera suivie d’une autre tout aussi intimiste au Royaume-Uni et en Irlande avec quelques dates pendant le mois d’août, dont on notera un passage par Londres lors du festival All Points East le 24, ainsi qu’une apparition qui s’annonce elle aussi historique au festival de Glastonbury le 29 juin en guise de warm-up pour leurs fans britanniques.
Dans l’esprit de ceux qui se sont rendus au Trabendo ce soir-là, il y avait sans doute un mélange d’excitation et le sentiment d’assister à un moment historique, une sorte de réunion familiale d’une grande importance. Bref, dans tous les cas, ce rendez-vous marquerait à jamais les retrouvailles avec un groupe que nous avons vu naître au début des années 2000, qui nous a offert des chansons incroyables (Latchmere, Can You Give It ou Marks To Prove It, pour n’en citer que quelques-unes) tout au long de leurs années d’activité, devenues des hymnes inoubliables. Il y avait aussi l’envie d’effacer de nos mémoires l’annonce surprise et incompréhensible de la fin de leur aventure, intervenue en 2016.
La première surprise de la soirée fut la présence de Willie J Healey, un grand ami des Maccabees, chargé d’ouvrir les festivités et, grâce à ses mélodies folk à l’image du titre Thank You, d’accompagner l’arrivée des derniers retardataires dans un Trabendo où il n’y avait plus un seul centimètre de libre. C’est à la fin de l’une de ses chansons, qui composaient son court set, que nous avons vu débarquer sur la scène, sous les applaudissements et les cris, et pour le temps d’une chanson, deux musiciens dont les visages étaient plus ou moins dissimulés sous des casquettes, mais assez pour que nous reconnaissions les traits de deux Maccabees : Orlando Weeks et Hugo White qui marquaient, par leur présence, le signe d’une grande complicité et amitié entre eux.
Un concert sans temps morts
Place aux retrouvailles, les lumières s’éteignent dans ce Trabendo prêt à bouillir. La voix d’Orlando Weeks, intacte et ensorceleuse, retentit avec un premier titre qui retourne littéralement le Trabendo : Latchmere. Les applaudissements nourris à la fin de cette chanson marquent le ton de ce que sera la soirée : un concert sans temps morts, compact et droit au but, visant à donner du plaisir aux fans et aux gens venus les écouter.
Des titres, tels que Lego, X-Ray, Feel To Follow, Kamakura, Wall Of Arms, se succèdent, rendant le public totalement fou de joie et incrédule de pouvoir à nouveau écouter ces titres en live. Il fait chaud, ce Trabendo version Maccabees est devenu trop petit pour une telle décharge d’intensité. Il fait chaud, très chaud ; les pogos et l’intensité du public transforment le sol de la salle en une patinoire. Les t-shirts sont trempés de sueur. Oui, c’est bien cela, la définition d’un concert historique : la chaleur du public, des artistes et de la salle.
First Love, Precious Time, Can You Give It, Spit It Out, No Kind Words, Marks To Prove It et Something Like Happiness ne font pas baisser l’ambiance extraordinaire du concert, au contraire, elles la démultiplient. L’incroyable connexion avec le public permet de ressentir chez les Maccabees un sentiment de reconnaissance ultime. Le groupe vivait aussi un moment fort en intensité et en émotion, d’où les « Ceci est le meilleur concert de l’histoire des Maccabees à Paris » , lancés à plusieurs reprises par Felix White.
Après une très courte pause imposée par le rappel, les titres Toothpaste Kisses, Love You Better, Grew Up At Midnight et les dernières notes de Pelican vinrent sans doute clore l’un des meilleurs concerts de par l’intensité de cette année.
Oui, le moment que nous venions de vivre était historique, comme nous l’ont confirmé de nombreux fans, dont une délégation entière venue du Mexique, et n’ayant pas hésité un instant à parcourir plusieurs milliers de kilomètres pour les voir ici, au Trabendo, dans le lieu, d’après eux, le plus « intimiste de la tournée » .
Que pouvons-nous retenir de cette soirée ? Eh bien que leur public est toujours là après tant d’années et qu’il ne demande qu’une chose : que ces retrouvailles éphémères se transforment en un véritable retour. L’énergie et le talent des Maccabees sont bel et bien au rendez-vous.
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