07 Sep Motocultor Festival 2025 : La Bretagne ça vous gagne !

Nous étions au Motocultor Festival à Carhaix-Plouguer pour son édition 2025. Au programme, 7 groupes UK parmi une programmation qui a fait venir les foules !

Cette année, le festival a rassemblé plus de 62 000 personnes, un record ! Une programmation de 110 groupes (dont 7 UK), une météo clémente et une nouvelle disposition permettant plus de place devant les scènes principales y ont surement contribué grandement. Voici un retour en détail sur Five The Hierophant, TesseracT, Heriot par Tim de la rédaction ainsi que Mogwai par Thomas Harms, et en photos par Estelle.

Nailbomb – jeudi 14 août

TesseracT – jeudi 14 août

C’est un euphémisme de dire que la transition entre Gutalax et TesseracT est abrupte ! D’un groupe de Goregrind, on se dirige vers une des références du Metal Progressif britannique. Et ce n’est pas le seul contraste. Comment pouvait-il y avoir autant de monde sur du Gutalax et aussi peu pour TesseracT ? Et le pire, c’est qu’en début de concert, ça se comprend presque. La performance de l’inexplicable. Tout est réuni pour que ce soit un super moment, avec un super chanteur, d’excellents musiciens, un bon horaire, mais ça ne prend pas. Vraiment pas. Je trouve que le son est globalement mal équilibré, que le chant clair ne ressort pas ou très peu, mais également que toutes les subtilités associées aux guitares qui font toute la beauté de leur musique sont complètement transparentes. Il aura fallu attendre War of Being, jouée aux deux tiers du set, pour avoir un morceau qui sonne bien. Là par contre rien à dire, on finit sur une belle note, la fin de concert aura été à la hauteur.

Tim

Mogwai – jeudi 14 août

Mogwai, qui se définit comme un groupe de rock psychédélique, a fait sa première dans un festival de Metal en 30 ans de carrière. C’était au Motocultor. Stuart Braithwaite, guitariste fondateur du groupe écossais s’y est même bien plu. « Je ne connais quasiment aucun des groupes qui jouent ici, mais j’aime écouter des nouveaux sons. Et, ici, les gens on l’air tellement cool. Comme ces musiciennes habillées en nonnes maléfiques (Dogma). On nous a proposé de venir et je suis vraiment content d’être là. Le Metal est une culture d’outsider. Je me sens plus chez moi dans ce genre de festival que dans la plupart des autres grands festivals mainstreams. J’aime la culture des outsiders et la musique qui n’est pas grand public. En plus, ici, les scènes ne sont pas sponsorisées par des banques ou d’autres trucs à vomir. Souvent on joue là où il y en a plein qui sonnent comme nous. Ici nous sommes les originaux, les curiosités. On s’amuse et on fait beaucoup de bruit. » La Bretagne? « Je venais avec ma famille quand j’étais enfant. Mon père était passionné par les cercles de pierres, donc est allé voir Carnac plusieurs fois. et au tout debut de Mogwai, un des premiers concerts en dehors de l’Ecosse était à Mauron (morbihan) donc oui je me sens connecté avec la Bretagne. »

Mogwai est en pleine tournée mondiale, avec des dates dans l’Est de l’Europe cet automne, puis l’Amérique du sud. Auparavant il y a eu l’Asie et l’Amérique du Nord. « On m’avait dit que maintenant ils fouillent dans les téléphones aux US. Du coup j’ai enlevé toutes les app où je voyais des trucs anti Trump. C’est vraiment un sale type, qu’il ait des origines écossaises est vraiment rageant. Mais bon, arrivés sur place, c’était bien. La-bas les gens l’ignorent, tout le monde en a marre et ils l’ignorent au maximum. »

Des 11 albums de Mogwai, le dernier, Stuart le trouve un des plus achevé, un de ses favoris: « Sur une tournée, à un moment vous jouez de moins en moins les nouveaux titres, eh bien avec The Bad Fire pas du tout. C’est un signe. »
Le groupe a vu le jour en 1995, la venue au Motoc’ coïncide avec les 30 ans de la formation. « On ne sait pas encore vraiment ce qu’on va faire. On va voir comment on se sent. En mars on a joué 3 titres avec un brass band pour le festival de la radio BBC 6 et c’était un des trucs les plus cool qu’on ai fait cette année. Alors, oui, on pourrait faire un truc dans le style. En plus grand, mais ce sera surement cher… faudra trouver comment payer ça. »  À Glasgow? Comme Ozzy et Black Sabbath ont joué a Birmingham? « Oui, alors espérons aussi qu’on vivra plus longtemps que Ozzy après son concert. »

Thomas Harms

Benediction – vendredi 15 août

Five The Hierophant – vendredi 15 août

De la guitare jouée avec un archet, deux percussionnistes sur scène et un saxophone en lead qui assure les mélodies. Non, ce n’est pas un orchestre tout droit sorti du conservatoire d’Andrézieux se produisant au Jazz à Vienne, mais bien Five The Hierophant sur la Massey Ferguscène du Motocultor. De la musique très introspective, pavée de sonorités étranges et instaurant une ambiance aussi sombre que planante. Ce qui est sûr, c’est que ce concert est absolument unique, autant au niveau des sons que des instruments qui défilent sur scène.  Une démonstration instrumentale ultra originale qui finit par nous captiver et nous laisser sans voix (une spécialité de cette scène aujourd’hui !).

Tim

Heriot – vendredi 15 août

Une étoile montante du Metalcore britannique, particulièrement attendue de par la rareté de leurs concerts et la qualité de leur musique qui se distingue par des passages arythmiques assez inattendus. Malheureusement, c’était assez difficile de rentrer dedans. Dur de dire si c’est un problème structurel ou de son, mais il manque ce petit quelque chose pour pleinement être saisi par leur musique. Le public semble pourtant être conquis, en témoigne l’animation du pit quasiment ininterrompue et qui s’énerve bien sur certaines mosh-part. Pas grand-chose à dire de plus, ce serait vraiment intéressant de les revoir en salle pour avoir le comparatif tant ce groupe est prometteur.

Tim

Artistes internationaux

Nous avons également photographié quelques autres groupes, dans l’ordre : The Callous Daoboys, Skálmöld, Paleface Swiss, Tenside, Trivium, Landmvrks, Solitaris, Thrown, I Prevail.

Globalement cette édition fût réussie, même si nous aurions aimé un tout petit peu plus de groupes d’outre-Manche. La chaleur et la poussière ayant eu raison de moi (Estelle), je n’ai pas pu en profiter autant que voulu, mais j’ai adoré l’ambiance, la nouvelle disposition des scènes et une partie de la programmation. En revanche, l’annonce d’un groupe prévu pour l’année prochaine a créé un malaise le dimanche lors de la conférence de presse.