23 Sep Lola Young – I’m Only F**king Myself

Lola Young, véritable révélation britannique, a dévoilé son troisième album, I’m Only F**king Myself, le 19 septembre 2025. Un disque cru, dense et personnel, qui aborde des thèmes tels que l’addiction, les relations toxiques, l’image de soi ou encore l’auto-sabotage. Tout est déjà annoncé dans le titre : l’artiste n’a pas peur de provoquer, de s’exposer, et de se dévoiler.

L‘album de la maturité

Avec ce projet, Lola Young refuse la facilité. Elle ne cherche pas à produire un disque “léger” ou formaté. I’m Only F**king Myself n’est pas un album parfait, mais c’est précisément dans son instabilité qu’il puise sa force. Ce qui frappe c’est son honnêteté. Sa voix rauque, singulière, rappelle par instants Amy Winehouse, capable de chanter autant la colère que la douceur la plus fragile.

Cet album marque un véritable tournant stylistique pour Lola Young. Dès F**K everyone, presque rock et porté par une production appuyée, on comprend qu’elle s’aventure vers des terrains plus tranchant sans perdre sa sincérité. À l’inverse, des titres déjà dévoilés comme One Thing, joué notamment à Lollapalooza Paris, dévoilent une facette plus intime. Sa voix adoucie, presque murmurée, capte l’attention autrement.

Des titres personnels

Le dernier single, Dealer, est peut-être le plus personnel : une chanson à cœur ouvert sur l’addiction, qui touche par sa vulnérabilité. Avec Spiders, elle lâche un véritable cri, en abordant des thématiques comme la féminité, sur un registre rock tendu qui lui va très bien.

L’enchaînement de ces morceaux fonctionne bien : chaque chanson amène la suivante, sans temps mort. et cette dynamique donne au disque une vraie singularité. Lola Young parvient à explorer plusieurs genres – rock, pop, ballades intimes – tout en gardant le même fil conducteur : mettre en avant la force expressive de sa voix et une introspection sur la jeune femme qu’elle est aujourd’hui. Sur tous ces aspects les plus fragiles comme les plus sombres. La production, riche en textures et en effets, contribue à ce contraste permanent.

Parmi les titres les plus forts, Why Do I Feel Better When I Hurt You se distingue par son intensité émotionnelle. La chanson met en lumière l’ambivalence des relations toxiques, où le plaisir et la douleur s’entremêlent. La voix de Lola, vulnérable et accusatrice, traduit parfaitement cette contradiction. Ce contraste en fait l’une des pistes les plus emblématiques de l’album, capable de résumer à elle seule ce mélange de provocation, de fragilité et de puissance qui définit ce projet.

Un album intéressant et surprenant, qui alterne habilement entre des morceaux acoustiques dépouillés et des productions modernes plus ambitieuses. Avec une touche de provocation à l’anglaise, Lola Young réussit à se démarquer sans jamais perdre ce qui fait sa force : une identité vocale singulière et une écriture personnelle.

Tracklist :

How Long Will It Take to Walk a Mile? (interlude)
F**k everyone
One Thing
D£aler
Spiders
Penny Out of Nothing
Walk All Over You
Post Sex Clarity
Sad Sob Story! : )
Can we Ignore It? : (
Why Do I Feel Better When I Hurt You?
Not Like That Anymore
Who F**ing cares ?
Ur an absolute C word(interlude)

La note de la rédactrice : 7/10
Ses titres préférés : Spiders, One thing, Why Do I Feel Better When I Hurt You