Capture d’écran affiche concert Happy Mondays à Paris 2025

Les Happy Mondays à l’Élysée Montmartre : une soirée sous le signe de Madchester

Il y a des concerts qui ne sont pas que des concerts. Ce sont des rendez-vous avec l’histoire, des moments où le temps semble se suspendre pour laisser place à l’énergie brute, à la nostalgie et à l’audace. Le lundi 22 septembre 2025, l’Élysée Montmartre, ce temple parisien de la musique, a vibré au rythme des Happy Mondays, ces légendaires trublions de la scène mancunienne, porte-drapeaux d’un mouvement qui a marqué à jamais l’histoire du rock et de la culture populaire : Madchester.

Formé en 1980 à Salford, dans la banlieue ouvrière de Manchester, le groupe a su, sous l’impulsion de son leader charismatique Shaun Ryder, fusionner rock, house et funk en un cocktail explosif, aussi déjanté qu’inoubliable. Leurs albums, leurs lives endiablés à l’Hacienda, leurs excès et leur génie ont fait d’eux bien plus qu’un groupe : une légende vivante, un symbole de liberté et de créativité sans limites. Trente-cinq ans après leurs débuts, les Happy Mondays reviennent sur scène, toujours aussi imprévisibles, toujours aussi indispensables.

L’ouverture assurée par The Gulps (groupe à géométrie variable et avec des membres de divers horizons géographiques) avait des airs de pari risqué — mais aussi de révélation en devenir. Leurs six musiciens prennent place, et envoient leur set mêlant énergie rock, refrains accessibles, quelques montées en puissance. On sent l’effort du groupe pour imposer sa patte. Le public réagit bien, applaudit, acclame. Pour une première partie, c’est déjà une belle mise en bouche — on sent qu’il y a du potentiel, qu’une identité est en train de s’affirmer.

Lorsque les lumières baissent, que les premières notes fusent, qu’un fond de fumée envahit la scène, on sent tout de suite le poids de l’histoire et de l’attente. Happy Mondays entrent, le public se redresse, les regards se tournent vers la scène.

Shaun Ryder à la voix — même marquée par le temps — conserve le charisme singulier qui a fait leur légende. À ses côtés, les musiciens, tels des vétérans – ou des revenants réinventés – donnent corps à une setlist qui oscille entre classiques et surprises avec un Bez qui ne cessera d’arpenter la scène de long en large aves ses maracas à la main.

D’entrée, la salle bascule dans un état de communion : les mains se lèvent, certains chantent, même dans les rangs du fond. Le public revit les meilleures années de Madchester à l’écoute des classiques du genre que sont devenus Loose Fit, Hallelujah, 24Hour Party People ou bien encore Step On. Le son est vibrant, peut-être parfois un peu brouillon mais l’énergie est intacte.

Happy Mondays - Step On (Official Music Video)

Shaun Ryder joue avec le public : quelques mots, des sourires, des instants de complicité. Il y a des hésitations, des respirations, des marques de fatigue, mais surtout une volonté farouche de donner le meilleur.

Assister à ce concert des Happy Mondays, c’est bien plus qu’écouter de la musique. C’est participer à une célébration, un hommage à l’audace, à la liberté et à l’insouciance. C’est se laisser emporter par une énergie contagieuse, un mélange de nostalgie et de modernité, de chaos et de poésie. On en ressort en comprenant pourquoi cette musique a si bien fonctionné à l’époque et avec le sentiment qu’il existe finalement de très bons lundis et que ce 22 septembre en était un exemple très joyeux.

No Comments

Post A Comment