20 Oct NewDad à la Maroquinerie, une ascension tout en douceur !
Samedi 11 octobre, c’est dans une Maroquinerie pleine à craquer que NewDad a offert à Paris une parenthèse suspendue. La formation venue tout droit de Galway, désormais fer de lance d’un shoegaze pastel et mélancolique, est venue défendre Altar, son premier album sorti en janvier dernier. Un concert à la fois tendre, précis et envoûtant, qui a confirmé tout le potentiel du groupe, mais dont la brièveté a laissé un goût de trop peu.
21 heures, les lumières s’éteignent. Julie Dawson et ses trois compagnons de route montent sur scène sans fracas, sous les applaudissements d’un public déjà conquis. Quelques nappes de guitares s’installent, les lumières se parent d’un halo bleuté et Other Side ouvre le bal. La voix éthérée de Julie flotte au-dessus des réverbérations et des lignes de basse rondes, installant d’emblée l’atmosphère brumeuse et hypnotique qui fera le fil rouge du concert.
Sur Heavyweight, le groupe trouve rapidement son équilibre. NewDad n’en fait jamais trop : chaque morceau est une montée progressive. Le public se laisse bercer. La Maroquinerie devient un cocon, où l’on ferme les yeux pour mieux ressentir.
Au centre de tout : la voix douce mais assurée de Julie Dawson, tour à tour rêveuse sur Pretty et plus sombre sur Let Go. À ses côtés, Sean O’Dowd délivre des riffs clairs et précis, tandis que Marie Freiss apporte à la basse une profondeur discrète mais essentielle. Derrière eux, Fiachra Parslow maintient à la batterie un équilibre subtil entre tension et douceur. Elle est là, toute l’essence de NewDad.
Le groupe joue avec la dualité : la lumière diffuse d’un Blue contraste avec la tension sourde d’Entertainer, déclenchant enfin quelques cris dans la fosse. Entre deux morceaux, la chanteuse esquisse quelques mots de français « Merci beaucoup, Paris ! » avant de sourire timidement. La complicité entre les musiciens saute aux yeux : les regards se croisent, les sourires se devinent, et l’on sent que la tournée a soudé le quatuor. Les morceaux d’Altar, leur dernier album salué par la critique, prennent une ampleur nouvelle sur scène, plus denses, plus physiques.
Le concert file à une vitesse folle. Après un vibrant Misery, les premières notes de Sinking Kind of Feeling marquent déjà le début de la fin. Les Irlandais quittent brièvement la scène avant de revenir pour un rappel. Angel d’abord, puis Roobosh en clôture : un dernier souffle, saturé, puissant, presque cathartique. Le public acclame longuement le groupe, visiblement touché.
Mais les lumières se rallument à peine cinquante-cinq minutes après le début du set. Un timing un peu frustrant, presque brutal, tant la communion semblait à peine amorcée. On aurait aimé prolonger le voyage, s’abandonner encore quelques morceaux dans cette brume sonique si singulière.
À la Maroquinerie, NewDad n’a pas seulement donné un concert : il a confirmé qu’il était prêt à s’imposer comme l’un des visages majeurs de la nouvelle scène indie européenne. Entre les textures shoegaze de Slowdive et les rêveries pop de Wolf Alice, le groupe trace désormais sa propre voie, honnête, sincère, et profondément attachante.
Une heure plus tôt, on découvrait un jeune groupe irlandais encore discret. Une heure plus tard, on en ressort convaincus d’avoir assisté à l’éclosion d’un grand… Surtout avec leur immense tournée internationale qui s’annonce… On espère néanmoins que la prochaine fois, le rêve durera un peu plus longtemps !
Photo : Capture d’écran du clip de Rooboosh de Newdad

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