[London Live] L’habile magie des Nordic Giants au Village Underground

Le show tout à fait éblouissant du duo majestueux de Nordic Giants à Londres nous a laissé sans voix.

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Lorsque nous arrivons au Village Underground un peu avant l’heure d’ouverture des portes, une queue s’est déjà formée sur le trottoir, ce qui est relativement rare au Royaume-Uni. Le groupe de ce soir, Nordic Giants, est donc attendu alors que leur premier album A Séance Of Dark Delusions sort le jour-même.

La soirée débute avec Foreign Skin ; une jeune femme basée sur Brighton uniquement accompagnée de sa table de mixage. Entre ambient music et psyche-electro, la demoiselle nous berce au gré de sonorités japonisantes et céleste alors que l’écran géant destiné au main act diffuse des lotus psychédéliques ou des paysages sélectionnés par l’artiste.
Cette première partie très intéressante laisse place à un trio masculin. Mais avant cela, écoutez ci-dessous l’un des morceaux de Foreign Skin. Vous pouvez en trouver davantage sur son SoundCloud ou via sa Fanpage.

 

Les prochains artistes à monter sur la scène du Village Underground sont le groupe A Thousand Furs ; trio – jadis connu sous le nom de Saturday Sun dont le frontman est en featuring sur l’album de Nordic Giants –  qui repart aujourd’hui sur de nouvelles bases. Composé d’un frontman qui assure à la fois le chant, la guitare acoustique et le clavier, d’un batteur et d’un guitariste électrique, A Thousand Furs nous dévoilent une folk tantôt aux résonnances celtiques, tantôt aux enchantements psychédéliques. Ces troubadours des temps modernes entrainent le spectateur dans un voyage nordique grâce à des ballades aux claviers ou à la guitare acoustique mais toujours accompagnées de riffs électriques, d’une batterie puissante et surtout de la voix extraordinaire du frontman. A Thousand Furs nous quittent après une quarantaine de minutes de show avec un dernier titre, Black River.
Ce groupe a tout particulièrement retenu notre attention et nous vous invitons à cliquer sur leur page Facebook pour suivre leur actualité.

 

Suite à ces deux premières parties de qualité, Nordic Giants montent sur scène après avoir revêtu leur masque de plumes confectionné par la designer Lizzie George. Ceux-ci leur couvrent le visage et le haut du torse, les bras sont quant à eux ornés de marques tribales pour ajouter plus de mystère. Roka prend sa guitare et son archer en mains tandis que Loki se place derrière ses claviers, sa trompette tout prêt. Les premières notes d’Elysian s’élèvent sous les vibrations lentement calculées de la guitare et la trompette alors que le public retient son souffle. Le clavier prend le relais et fait le lien avec Evolve Or Parish le prochain morceau du set.

Du début à la fin du show, la scène est constamment plongée dans le noir, le duo éthéré n’est alors que de simples silhouettes aux plumes ébènes éclairées par des lasers bleutés et des lumières flash. Le spectateur est alors invité à regarder les écrans ; un immense en arrière-scène et un plus petit qui se tient en format portrait au centre de la scène. Ceux-ci vont diffuser pendant tout le show des court-métrages choisis par le duo. Alors qu’en règle générale, les écrans ne sont là que pour assaisonner un concert et dont très souvent on n’y prête guère attention, ici ils font partie intégrante du spectacle voire le domine complètement.
Et ces films sont à l’image de la musique de Nordic Giants : un univers apocalyptique. Un cataclysme qui provoque destructions et massacres dans des villes futuristes où désormais seul le chaos et l’anarchie règnent. La nature est quant-à-elle maintenue par des moyens artificiels (Rapture) nous rappelant le monde de Miyazaki. Des animés dont celui à l’humour macabre qui accompagne le morceau magique Illuminate posent un – faux – break dans un monde d’horreur.

Excepté pour le final – nous y reviendrons ci-dessous – , ce concert sera uniquement instrumental. Les voix humaines présentes sont les featurings de Nadine Wild Palmer (Futures Dark) et plus tard Beth Cannon (Rapture) sur l’écran central. De plus, quelques samples accompagnent également la musique épique du duo comme sur Evolve Or Parish en début de concert ou encore sur Neotenie.
Génies de l’instrumentalisation, Nordic Giants font vibrer une guitare à la fois chantante et grinçante qui agit avec magnétisme sur des claviers atmosphériques tantôt rapides tantôt profonds. La batterie qui gronde avec fulgurance, est magistralement accompagnée et adoucie pour une trompette aérienne et angélique.

Les musiciens quittent la scène et pendant le rappel, les écrans diffusent les crédits des court-métrages mais également la fin du film The Last Breath de David Jackson où l’on se trouve dans un état proche de l’angoisse. Vous pouvez visionnez la vidéo (ainsi que d’autres court-métrages) ICI mais je le déconseillerais aux personnes trop sensibles.
Le duo remonte sur scène pour deux titres dont Dissolve qui clôture ce spectacle exceptionnel et c’est alors que le frontman de A Thousand Furs remonte sur la scène en compagnie de son guitariste. Les riffs ensorceleurs de l’ange blond s’envolent sous les voûtes du Village Underground alors que la voix haute, puissante et divine du chanteur soutient le jeu énigmatique de Nordic Giants. Un sans-faute.

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Entre illusion et réalité, tout n’est-il pas que chimères ? La musique nous fait rêver et nous permet de nous échapper de ce monde alors que les images nous rappellent à la dure réalité de la condition humaine. Cette espèce prédatrice contre elle-même prête au pire pour tenter de survivre.
Ne délivrant absolument aucun mot durant toute l’heure, le duo quitte la scène en s’inclinant humblement et respectueusement devant les petits humains que nous sommes.

En véritables fëanoriens, l’habilité esthétique et artistique de Nordic Giants est clairement incontestable. Après un premier album majestueux (A Séance Of Dark Delusions), le duo nous prouve qu’il est également maître dans l’art scénique. Show indescriptible, les mots nous manquent et ne sont pas adaptés devant tant d’originalité et d’authenticité. Nordic Giants, ça s‘écoute, mais ça se regarde aussi. C’est LE groupe que je vous recommanderais cette année.

 

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