Review : Florence & The Machine – How Big, How Blue, How Beautiful

Troisième album dressé comme une catharsis très personnelle, How Big, How Blue, How Beautiful est-il aussi libérateur pour Florence Welch que pour nous ?

 

Près de quatre ans après Ceremonials, consécration commerciale d’une Florence Welch qui ne signait pourtant pas son meilleur opus, Florence and The Machine est de retour avec How Big, How Blue, How Beautiful. Ce troisième opus, directement inspiré d’une séparation qui a entraîné une dépression, est une catharsis gracieuse et ultra-intimiste concoctée par une artiste qui a su trouver le parfait équilibre entre les dimensions commerciale et auteuriste. Cela n’était pas gagné d’avance, lorsque l’on sait que Ceremonials a trusté les charts des deux côtés de l’Atlantique. Il est donc attendu voire exigé que How Big, How Blue, How Beautiful en fasse de même.

Aujourd’hui plus américaine qu’anglaise sur le papier, Florence & The Machine semblait avoir cédé aux sirènes d’Hollywood et de la Californie. Outre une participation à la BO de Gatsby le Magnifique et une collaboration fructueuse avec Calvin Harris, il est vrai que Welch a donné du grain à moudre à ses détracteurs. Mais durant cette période relativement silencieuse, la flamboyante rouquine à la voix si sublime préparait son retour. Et pour le concrétiser, elle a fait appel au savoir-faire d’un Markus Dravs à qui rien ne résiste, lui qui vient de signer Reflektor (Arcade Fire), Babel (Mumford & Sons), Mylo Xyloto (Coldplay) ou encore Homogenic (Bjork) parmi ses récents succès.

 

 

Il y a pourtant dans How Big, How Blue, How Beautiful tous les ingrédients que l’on peut retrouver chez Florence. Comme quoi, à première vue, ce changement ne semble pas égratigner la quintessence de Florence + The Machine. De ce Ship To Wreck métaphorique où les rythmes rapidement enthousiasmants masquent une ambiance dépressive, à Mother qui vient idéalement conclure un album complet, en passant par les chœurs enchevêtrés de Third Eye, on retrouve les sonorités tant appréciées de la chanteuse. Pas de Shake It Out ou Spectrum dans ce troisième opus, même si Florence Welch nous sert bien un hymne à festival avec What Kind of Man, ou le tubesque Delilah qui séduit déjà les ondes. Mais on trouvera essentiellement des ballades à foison (la solaire St Jude, le lyrisme de Various Storms and Saints, l’envoûtante Long & Lost), et de l’introspection par une femme perdue dans ses illusions romanesques et hantée par le deuil impossible des sentiments amoureux évanescents.

 

 

Malgré l’ambiance assez glauque, on se complait dans l’élégance d’un titre comme How Big How Blue How Beautiful avec ses instruments à vent flamboyants parfaitement équilibrés par les cordes de Queen of Peace où la beauté du classique laisse place à une rythmique pop-rock très typique chez elle. Dans cet enchaînement, il y a finalement tout ce qu’on peut aimer de Florence Welch, brillante chanteuse et songwriter capable d’un refrain punk comme celui de Mother, à des couplets doux et beaux comme ceux de Caught. Et de susciter par la même occasion, une forme d’adhésion toute naturelle. Les plus curieux auront même raison de prolonger le plaisir avec une version deluxe où se trouvent deux merveilles de bonus track que sont Hiding et Make Up Your Mind.

A première vue, l’époque du You’ve Got The Love, reprise du tube dance de Candi Staton et hymne libérateur de l’été 2009, paraît loin. C’est juste que Florence Welch partage avec nous une autre forme d’exutoire. Et celui est moins exubérant qu’imaginé.

 

Tracklist : 

1. « Ship to Wreck »
2. « What Kind of Man »
3. « How Big How Blue How Beautiful »
4. « Queen of Peace »
5. « Various Storms and Saints »
6. « Delilah »
7. « Long and Lost »
8. « Caught »
9. « Third Eye »
10. « St Jude »
11. « Mother »

Nos titre favoris : Delilah, St Jude, How Big How Blue How Beautiful

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