PJ Harvey – The Hope Six Demolition Project

On l’attendait depuis cinq interminables années et voilà que le grand jour approche de plus en plus. Cette fois, on y est presque …. Ce vendredi PJ Harvey dévoilera au monde The Hope Six Demolition Project, successeur du prodigieux Let England Shake, sorti en 2011, et qui à l’époque avait mis les journalistes du monde entier d’accord : P.J avait créé une pure merveille.

Autant vous dire qu’on était assez impatient d’écouter ce nouveau projet. Après 25 longues années couronnées de succès, est-il toujours possible de se renouveler sans pour autant y perdre son âme ?Après plusieurs écoute de l’album, la réponse est définitive oui. Polly Jean n’a décidément pas fini de nous étonner, nous faire voyager, nous secouer et nous faire découvrir le monde tel qu’il lui apparait.

Un monde qu’elle a pu parcourir de manière plutôt particulière quelques mois avant la sortie de l’album. Quand PJ décide de faire quelques chose, elle ne le fait jamais à moitié. Comment parler de choses que nous n’avons pas réellement vécues ? Cela paraît visiblement impensable pour PJ. L’artiste a donc décidé de faire ses bagages et d’embarquer pour un road trip au coté du photographe ( et ami de toujours) Seamus Murphy. Plier bagages et s’en aller là où peu d’entre nous auront sans doute l’occasion et l’envie de s’aventurer. Loin de notre petite zone de confort, Polly Jean et Seamus ont traversé des pays tels que le Kosovo ou l’Afghanistan, s’imprégnant de la culture mais aussi découvrant ainsi ce qu’il peut bien se passer loin des quartiers chics Londoniens. De ce road trip pas comme les autres, les 2 complices ramèneront The Wheel, un documentaire filmé par Seamus et écrit par PJ, un recueil de poèmes The Follow Of The Hand mais surtout … The Hope Six Demolition Project.

The Hope Six Demolition Project est en réalité bien plus qu’un album, c’est un véritable concept. PJ Harvey nous montre une fois de plus qu’elle est une artiste accomplie et que rien ne lui résiste. L’autre particularité de ce nouvel album est sans doute son enregistrement. Alors que la majorité des musiciens s’enferment en studio durant des semaines en espérant qu’il n’y ait aucune fuite concernant leur création, PJ, elle, a voulu une nouvelle fois bouleverser les choses. C’est donc sous l’oeil attentif d’une poignée de privilégiés qu’a été enregistré ce nouvel album. Comme si cela ne suffisait pas, l’enregistrement de The Hope Six Démolition Project est devenu l’oeuvre maîtresse d’une exposition intitulée Recording In Progress, où les visiteurs pouvaient voir l’enregistrement en cours au travers d’une vitre sans teint.

Et l’album en lui même dans tout ça ?

On s’en doutait, un tel voyage ne pouvait pas laisser PJ indemne. The Hope Six Démolition Project est surement l’album le plus engagé et dénonciateur que l’artiste n’ait jamais écrit. Rien que la tracklist nous donne une idée de ce qui nous attend : The Ministry Of Defence, The Ministry Of Social Affair, The Community Of Hope … ou l’histoire d’une femme qui veut changer l’histoire.

L’album s’ouvre sur The Community Of Hope, sorti en single il y a déjà quelques semaines. Un titre qui directement donne le ton et nous montre une fois de plus l’engagement de l’album, le tout sur un air enjoué et fédérateur.Voilà ensuite le tour de The Ministry of Defence. Musicalement très rock, bien plus que le sont les autres titres. Une guitare forte et puissante résonnant telle un hymne au combat, le tout relevé par la voix aérienne de PJ. Ce qui marque particulièrement dans ce nouvel opus, c’est le changement inséssant de style musical. The Hope Six Démolition Project nous donne réellement l’impression de vivre ce road trip en leur compagnie et nous retrouver au milieu de contrée à la culture et à la musicalité encore trop méconnue dans une Angleterre parfois trop peu ouverte au monde extérieur. Si The Ministry Of Defence proposait des sonortés très rock, on passe dans un tout autre style avec Chain Of Keys, un titre plutôt jazzy où le saxophone omniprésent ( et que l’on retrouvera sur plusieurs titres) nous donne l’étrange impression d’être transporté dans une ville Américaine des années 30, préparant secrètement une révolution.

The Ministry Of Social Affairs, The Wheel, A Line In The Sand, … les titres s’enchainent et ne se ressemblent pas. Tous différents, mais à la fois réuni par une puissance qui nous prend aux tripes et nous donnent la force et le courage de nous lever et de changer le monde. L’album se terminera sur Dollar Dollar, un titre qui dès les premières secondes nous emmènera au bout du monde, dans une ville agitée, où reigne le capitalisme et où le seul mot que nous avons à la bouche est Dollar … Cela ne vous rappelle-t-il rien ?

Certains diront sans doute que The Hope Six Démolition Project n’est peut être pas si bon que son prédecesseur et pourtant …. nous pensons que ce nouvel opus est un album que l’on doit apprendre à apprécier. S’imprégner de sa musicalité et de ses textes. Ce genre d’album qu’on ne peut sans doute pas aimer à la première écoute mais dont on parlera encore durant de nombreuses années…

Note 8/10

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