Interview : The Kills

Rencontre au Big Festival à Biarritz, les pieds dans l’eau ou presque, avec le duo sulfureux de The Kills pour évoquer leur dernier album Ash & Ice, leurs inspirations et leur vision du rock n’ roll.

 

Après 5 années entre Blood Pressures et Ash & Ice, votre nouveau disque, a-t-il été facile de retravailler ensemble?

Alison Mosshart : En fait, nous ne nous sommes pas interrompus pendant 5 années, la tournée précédente a duré 3 ans et finalement nous ne nous sommes réellement arrêtés que 2 semaines, je dirais. Donc non, il n’y a pas eu de difficultés à travailler sur ce nouveau disque.

Jamie, tu as failli perdre ta main gauche, comment as-tu vécu cette expérience ?

Jamie Hince : En fait, cette période a été plutôt positive dans le sens où je me suis remis en question sur ma façon de jouer de la guitare et à réapprendre. J’ai subi 6 opérations et je ne pouvais plus bouger la main. J’ai aussi travaillé énormément sur les textes et sur la programmation rythmique.

Alison : Cette expérience a été bonne car Jamie ne s’est jamais arrêté de faire de la musique et moi j’ai travaillé sur The Dead Weather et j’ai beaucoup peint.

Cet accident a-t-il eu une influence sur la production de l’album ?

Alison : Oui je pense que tout le temps où Jamie ne pouvait pas jouer de la guitare lui a permis de se concentrer sur la production de l’album. Le son du disque aurait été nettement différé sans cet accident.

Comment expliquez-vous la longévité de votre groupe ?

Alison : On se respecte et se connaît parfaitement. On est amis et notre collaboration artistique fonctionne comme quelque chose de magique que tu n’as pas besoin d’analyser.

Jamie : Alison est créative et explosive, elle écrit de manière très spontanée alors que moi, je suis plutôt l’inverse. J’ai besoin d’analyser, de refaire… nous nous complétons en fait.

Ce disque marque une évolution de votre musique. Pouvez-vous m’en dire plus sur le processus d’écriture et d’enregistrement de ce nouvel album?

Alison : nous avons écrit environ 50 chansons et nous avons essayé de nous dépasser pour fabriquer un son différent, ce qui est une tâche difficile et inconfortable. Jamie écrivait de Londres, moi du Michigan et Jamie m’a rejoint en studio à Los Angeles où nous avons continué à écrire plus pendant 2 mois et demi pour finalement finir le disque à New York.

Sur cet album, vous avez travaillé beaucoup sur la programmation des rythmes. Voulez-vous expérimenter avec de nouveaux types de musique à l’avenir?

Alison : Je n’ai pas personnellement joué avec les rythmes ! Jamie, oui ! Il a énormément appris et travaillé sur ces parties en studio à LA. Mais je ne sais pas de quoi sera fait le futur.

Pourquoi avez-vous choisi d’appeler ce disque Ash & Ice?

Jamie : Nous aimons tout simplement le titre de cette chanson qui n’a finalement pas été retenu à la fin du processus d’enregistrement. C’état aussi simple et évident pour nous de choisir ce titre pour l’album.

Vous parcourez nos festivals en France (Garorock, Eurockéennes, Vieilles Charrues, Big Festival). Comment vous sentez-vous en tournée ?

Alison : Tous les festivals ! Cela dépend de là où nous sommes ! Jouer dans des festivals est très différent d’une tournée de clubs ou de salles. C’est très excitant de jouer devant un public très large et de partager avec d’autres groupes. Mais c’est aussi très fatiguant de jouer devant un public qui ne nous connaît pas, cela nécessite une forme d’énergie complémentaire.

Quelles sont vos influences? Quel genre de musique écoutez-vous ?

Alison : Savages, le dernier disque d’Iggy Pop, Rihanna j’adore son dernier album, Queens of the Stone Age…

Jamie : les albums de nos amis !

Biarritz est l’un des meilleurs endroits pour pratiquer le surf en Europe et le Pays Basque est considéré comme la Californie française. Avez-vous eu le temps d’en profiter?

Alison : Pas du tout ! Il paraît que c’est très beau. Nous sommes arrivés dans la nuit et nous repartons en Espagne après le concert. Les seules choses que j’ai pu voir sont cette loge et la scène. Il faudra que je revienne.

Que pensez-vous du rock n’ roll en 2016?

Alison : Je ne sais pas où il est ? Après cette longue période de travail, je reviens dans un système rempli de DJs !!! Je ne sais vraiment pas où est l’esprit rock n’ roll, mais il devrait revenir !

Quand on vous dit « France » à quoi pensez-vous en premier ?

Alison : Un public passionné et surtout Paris !

No Comments

Post A Comment