Richard Ashcroft au Lokerse Feesten – La Britpop est-elle soluble dans la bière Belge ?

Voir un des plus grands chanteurs de Brit-pop du XXè siècle a-t’il encore un sens au XXIè siècle ?

En Belgique, assurément, tant l’ambiance du Festival est bon enfant. A l’instar de Rock Werchter , le Lokerse Festival a su s’imposer au cours des années par son organisation sans faille, sa petite taille, son prix raisonnable et son line-up impressionnant. Les Festivals anglais, Reading et Glastonbury en tête, ont du souci à se faire.

Mais voilà, le chanteur britannique Richard Ashcroft n’est pas un « bon enfant », c’est plutôt un enfant terrible. L’outsider de la Brit-pop en a été également l’un des plus emblématiques. Aux côtés d’Oasis et de Blur, accompagné par son groupe  The Verve , il avait marqué l’histoire du genre en inscrivant, à l’été 1997, le tube Bitter Sweet Symphony dans l’histoire.

Alors que depuis quelques années déjà, Richard Ashcroft fait cavalier seul, sans The Verve, définitivement séparé en 2009, le « Capitaine Rock », comme le surnomme son homologue Noel Gallagher, n’a pas fini d’entretenir la flamme de la Brit-pop.

Allez voir Richard Ashcroft en concert solo, cela revient un peu à être en présence d’un survivant.

A la manière d’une autre icône, Ringo Starr, qui entretient le Merseybeat sans rien y modifier, comme une habitude, Richard Ashcroft entretient le style. Le message évolue, mais les repères sont conservés.

On retrouve la fameuse voix vindicative et puissante du chanteur, montant facilement dans les aigus accompagné d’une basse symphonique et de riffs entêtants. Le rythme est posé et dévoile sa sophistication au cours de chaque morceau.

Ce n’est pas un écueil d’affirmer que The Verve est toujours présent, ce qui permet d’affirmer que, malheureusement, Richard Ashcroft peine à renouveler son style.

L’aspect scénique est minimaliste et concentre l’attention sur le chanteur en veste rouge vif, style rappeur des faubourgs londoniens. Les autres musiciens étant laissés à l’arrière plan.

Il ouvre son set avec son single Out of My Body  issu de son dernier album These People, sorti cette année. Il enchaine directement avec Sonnet , un classique de The Verve, faisant justement écho à Bittersweet Symphony jouée assez exceptionnellement en rappels, car Richard Ashcroft lui préfère habituellement  Lucky Man (jouée également à la fin du set ce soir-là pour des festivaliers flamands décidément chanceux, à Lokeren).

Sur They don’t own me , on trouve une réelle ébauche de renouvellement de style. A la fois plus personnelle dans son thème et plus électro dans sa forme, le titre laisse à Richard Ashcroft une belle opportunité d’atteindre un sommet du set.

Malheureusement, le concert dure tout juste une heure quarante cinq chronométré…

Le public reste sur sa faim mais continue le Festival rassuré que le talent de Richard Ashcroft soit toujours intact et vivace.

Le « Capitaine Rock » n’a sûrement pas dit son dernier mot. Il reste un artiste à suivre et ses fans, autant de « Lucky Man ».

 

Georges Coste

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