05 Déc Bloc Party à Paris : Banquet festif à l’Alhambra
Pendant que Savages aimantait tous les regards à La Maroquinerie, Bloc Party signait un show puissant devant un public (re)conquis.
Ce 1er décembre était l’un des plus gros dilemmes de l’année. Où fallait-il être, entre Savages entre les quatre murs rouges de La Maroquinerie, Ash aux côtés de We Are Scientist au Petit Bain, les élégants The Slow Show au Point FMR, et Bloc Party en mode intimiste à l’Alhambra. Premier arrivé, premier servi. C’est donc Bloc Party, dont le concert annoncé il y a quelques semaines avait excité mon envie, qui lancera ce dernier rush vers la fin de 2015.
« Pourquoi tu choisis ça ? Bloc Party, c’est has been, Kele a trop fait évoluer le son, ça flirte avec le néant. Non, fallait aller voir Savages, là t’as du vrai rock, quelque chose de viscéral ». Ce discours que vous pouvez entendre à des kilomètres – par soucis d’hipsterisation ou non – il semblait assez évident en ce 1er décembre. Alors bien évidemment que j’aurais adoré voir Savages dans pareil cadre, mais les absents avaient aussi bien tort d’avoir sous-estimé Bloc Party et ce retour gagnant que le groupe emmené par l’imprévisible Kele nous a offert.
Dans une Alhambra affichant sold-out depuis belles lurettes, les aficionados attendaient de pied ferme Bloc Party. Après le très heavy Four et la nouvelle escapade solo de Kele, les fans ne savaient pas vraiment à quoi s’attendre avec Hymns, leur nouvel opus studio, dont le premier single The Love Within, en avait désarçonné plus d’un. Pourtant, ce cinquième opus est d’une efficacité redoutable. Une surprise à chaque titre pourtant habité d’un son Bloc Party qui a subtilement évolué pour gagner en élégance au fil des années.
Au cœur d’un concert virant souvent au best-of (et prouvant que Bloc Party est bien un groupe majeur de la scène rock UK), le groupe affichant un line-up sacrément remanié avec une nouvelle batteuse (Louise Bartle) et un bassiste (Justin Harris) après les départs précipités de Matt Tong et plus récemment de Georges Moake. Ce sang neuf permet justement à Bloc Party de s’offrir une seconde jeunesse, même si l’identité semble ne plus être la même. Le show démarre calmement avec Eden, avant d’embrayer sur un premier classique, Hunting For Witches. Les nouvelles têtes, qui brillent sur le très bon dernier single The Good News, semblent s’être bien appropriées les œuvres des anciens, et l’enchaînement Song For Clay – Banquet – One More Chance est absolument dément, rappelant Bloc Party à ses premières heures d’un rock furieux et fédérateurs. Sous les appels d’un Kele Okereke sympathique et heureux d’être présent, le public répond de la meilleure des manières, que ce soit sur Octopus ou bien Exes, un des nouveaux morceaux composant Hymns. Après l’électrique Flux et une heure de show, les Anglais reviennent sur scène pour un rappel puissant, entamé d’abord par un The Love Within bien accueilli, doublé de So Real avant que l’indémodable Helicopter, repris en choeurs, ne fasse l’unanimité. The Modern Love était sensé refermer le show, mais bien décidé à se montrer généreux et surprenant, le quatuor est remonté sur scène pour interpréter She’s Hearing Voices, morceau dédié aux fans de la première heure. Preuve que si le groupe a bel et bien évolué, personne – et surtout pas ceux qui ont permis à Bloc Party d’exister – n’a été oublié.
LES PHOTOS DE BLOC PARTY A L’ALHAMBRA
Setlist :
Eden
Hunting for Witches
Positive Tension
Virtue
The Good News
Song for Clay (Disappear Here) (‘Björk – Big Time Sensuality’ Intro cover)
Banquet
One More Chance
Different Drugs
Octopus
So He Begins to Lie
Ratchet
Exes
Flux
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The Love Within
So Real
Helicopter
This Modern Love
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She’s Hearing Voices
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