Enter Shikari réchauffe La Cigale

Les britanniques d’Enter Shikari ont mis le feu à La Cigale. Récit.

 

Enter Shikari

Enter Shikari

 

En dehors, des températures glaciales, négatives. A l’intérieur de La Cigale, c’est une toute autre ambiance. La salle ressemble à une cocotte-minute bouillonnant petit à petit. L’ambiance y est bon enfant, le spectateur souriant, enjoué et surtout impatient. Impatient d’en découdre avec le phénomène post-hardcore britannique Enter Shikari, groupe qui ne cesse inexorablement de grandir depuis le milieu des années 2000.

 

Il faut dire qu’au-delà de la sympathie attachante du groupe, Enter Shikari est une bombe d’efficacité. Après une première partie hurlante et rythmée (Cancer Bats), la chaleur est montée d’un cran, le thermomètre n’a pas suivi. Qu’importe, dès les premiers titres, on comprend très vite pourquoi le groupe est si apprécié outre-Manche. Il y a de quoi. A l’instar du combo « System / Meltdown » qui ouvre le spectacle, Enter Shikari se pose comme le placebo parfait pour faire oublier marasme économique et temps pourri. Placez cela un vendredi soir, après une longue semaine de travail, et vous obtenez l’accord parfait pour vous défouler sans se forcer. La fosse répond présent. Mouvements de foule, pogo, slams et paroles scandées à tue-tête. Nous avons affaire à des spécialistes. Loin de ses bases, Enter Shikari peut savourer un public aussi réceptif et participant.

 

Cancer Bats

Cancer Bats

 

Enter Shikari

Enter Shikari

 

Dans ce show presque trop bien rôdé, court et limpide, la formation britannique assène déflagration après déflagration. Peu (pour ne pas dire pas) de repos, beaucoup de rythme et de sueur, le groupe se donne, le public aussi. Chose rare pour des parisiens souvent réfractaires à poser une ambiance décomplexée. Ici, difficile de résister à la vague Enter Shikari, tant le groupe s’évertue à surfer entre les différentes influences, du screamo (et des teintes de 30 Seconds to Mars) à l’inévitable punk-hardcore croisé à l’électro, domaine où le groupe règne en maître et se pose comme l’indubitable héritier de Prodigy.

 

Enter Shikari

Enter Shikari

 

Enter Shikari

Enter Shikari

 

Autant d’influences brassées pourraient mener à l’incohérence musicale et au brouhaha général. Balivernes. Enter Shikari préfère opter pour une ambiance électrique, déborde d’énergie et sert une setlist où le mot ‘répétition’ n’existe pas. Le plaisir est intense, les déconvenues rares. Le show est assuré et on en redemande déjà dans le public. En remplissant La Cigale ce 25 janvier, Enter Shikari a grimpé un échelon supplémentaire, loin des terres natales où le groupe est chouchouté (notamment par le NME). Là où le public aurait pu apparaître plus sauvage, moins volontaire, il n’en est rien. Enter Shikari est en terrain conquis.

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