Margaret Thatcher : Quand le rock chantait la Dame de Fer

Décédée à l’âge de 87 ans, Margaret Thatcher aura laissé une empreinte indélébile dans l’héritage culturel britannique… notamment via le rock. Focus.

 

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C’est avec un sentiment ambivalent que j’ai appris la mort de Margaret Thatcher, aka La Dame de Fer, historique Premier ministre britannique de 1979 à 1990. Ayant fait une partie de mon mémoire de master sur cette femme politique intransigeante qui aura l’histoire politique du pays, mais aussi tout un pan de la culture britannique, notamment au travers de la chanson, c’est étrange. Entre des titres cultes ayant pour trait le contexte délétère d’une Angleterre en crise ou des morceaux enragés ouvertement anti-Thatcher, retour sur cette relation qui unissait le monde du rock avec The Iron Lady, elle qui avait pour chanson favorite « Telstar » (The Tornados) et « How much is that doggie in the window » (Patti Page)

 

Mise en contexte

 

 

L’arrivée de Margaret Thatcher coïncidence avec la fin de l’époque des punks durs et underground. Les Sex Pistols sont ultra-populaires et les Clash montent en puissance. Ce sont ces derniers justement, un brin révolutionnaire, qui jetteront les bases du rock anti-Thatcher. Dans le cultissime « London Calling » (le titre comme l’album), Joe Strummer et Mick Jones s’en prennent aux symboles du passé (et notamment la beatlemania qui résonne encore en référence) et l’arrivée au pouvoir de Maggie Thatcher (mai 1979). Dans cet hymne, Clash invite la jeunesse à se réveiller et sortir le pays de la torpeur. Finalement, sur la forme, cette volonté des Clash correspondait aussi à celle de Margaret Thatcher…

 

 

 

1979 toujours, Thatcher est adoré par les Not Sensibles. Leur titre en dit long : « I’m in love with Margaret Thatcher ». De l’ironie, en surface…

 

 

La 2-tone prend le relai

 

En apparence, le mouvement 2-tone (Madness…) et les punks n’ont pas grand-chose en commun… si ce n’est une haine commune de Margaret Thatcher. Que ce soit The English Beat (avec Stand Down Margaret) ou les plus connus The Specials (Ghost Town)

 

 

 

 

La colère gronde

 

 

En plein scandale géopolitique des Malouines, Klaus Nomi se moque ouvertement dans une chanson folklorique de La Dame de Fer, sur fond de New Wave et de soap-opéra country. Cela donne « Ding Dong The Witch Is Dead ». Pas encore Klaus, pas encore

 

 

En 1982, le punk des Newton Neurotics harangue les foules en demandant de « jarter » les Tories du pouvoir. Peine perdue, on ne se défend pas de Margaret comme cela.

 

 

 

Les grands s’y mettent

 

 

En 1983, Pink Floyd par la voix de Roger Waters taxe Margaret Thatcher d’être un tyran dans « The Fletcher Memorial Home for Incurable Tyrants and Kings » en témoigne le clip

 

 

 

Écrit par l’un des plus fervents opposants de Margaret Thatcher, le « Margaret on the guillotine » de Morissey est devenu l’un des titres les réputés dans le combat anti-Thatcher. On en connaît un qui aujourd’hui doit se voir plus que jamais visionnaire (et satisfait)

 

 

 

Quand le très doux Elvis Costello affirme en 1989 : « je me tiendrais debout sur votre tombe et tasserai du pied la merde en bas », il surprend. En aura-t-il le cran ?

 

 

 

Maggie out

 

Comme une mode, cracher sur Margaret Thatcher est le jeu favori de nombreux groupes underground britannique. Ainsi, The Larks avec son rythmé et répétitif « Maggie Maggie Maggie (out out out) »…

 

 

 

… ou encore la virulence de Crass qui s’en prend au bilan politique de Thatcher dans « How Does It Feel » en 1986 avec en vue la fameuse et tragique grève des mineurs de 1984-85.

 

 

Thatcher : L’Héritage

A peine partie du gouvernement lâchée par ses plus fidèles partisans, Margaret Thatcher continue d’errer dans les mémoires, que ce soit chez Sinead O’Connor dans le magnifique « Black Boys on Modeps » (1990) ou chez Billy Bragg qui en 1996, épingle les « Thatcherites » et le successeur tory, John Major.

 

 

 

 

Le bonus visionnaire

 

C’est festif et Hefner a été le premier à imaginer ce que serait le jour où Thatcher nous quitterait

 

 

 

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