07 Sep Sequel To The Prequel : ‘Seven Shades’ of Babyshambles
Six ans après Shotter’s Nation, les Babyshambles nous reviennent avec un troisième opus. Un feu d’artifice.
Quel beau pied-de-nez que ce Sequel To The Prequel. Dix ans après la formation sur le tas des Babyshambles, parce que le toxico vient de se faire virer sans concession du groupe des Libertines, Pete Doherty envoie un signe fort. Le bad-boy du rock anglais est toujours présent, du grand succès commercial qu’a représenté Babyshambles, à la reformation éphémère et toujours fantasmée des Libertines en passant par un joli passage au solo.
De retour avec les Babyshambles, six ans après Shotter’s Nation – qui reste soit dit en passant comme l’une des meilleures galettes des années 2000 – Doherty nous concocte un véritable feu d’artifice musical, inspiré, enivrant et en même temps nonchalant, à l’image de sa personnalité, en guise de troisième album. Sequel To The Prequel est un nouveau chapitre dans l’histoire des Babyshambles, probablement encore plus risqué que les deux autres, tant on ne donnait, par exemple, pas cher de la peau de Doherty en junkie faussement repenti sur Down in Albion. Revenir six ans après un succès monumental, c’est soit l’assurance d’un échec qui renverra la formation au placard, ou alors la nécéssité de montrer qu’on persiste à exister face à la concurrence, en ramassant au passage un joli chèque.
Mais Pete Doherty semble loin de tout cela, même si Sequel To The Prequel, à l’inverse des deux précédents albums, est beaucoup plus insaisissable. En deux titres débutant l’opus, Babyshambles montre l’ambiguité de son oeuvre, qui forge en même temps sa future réussite. On débute ainsi par une bondissante Fireman qui ramène le groupe à ses origines post-punk et emprunte aux Kinks ou Clash la force d’un rock décomplexé. Derrière, Nothing Comes To Nothing et sa belle morale se tournent vers la britpop et n’aurait pas été renié par Damon Albarn et Blur en leur temps.
On passe alors par toutes les émotions dans Sequel To The Prequel, qui ressemble plus à un digest fédérateur qu’à un véritable album avec ligne de conduite. Je m’explique : quant on passe d’un hit pop (Maybelline), précédé d’élancées country/folk (Fall From Grace), à un bœuf jouissif (Sequel To The Prequel), on ne peut qu’être désarçonné.
Dans cet album, Pete Doherty bouscule les rythmes, plus lancinant chez New Pair, balade avec Farmer’s Daughter, teintes de reggae-ska avec Dr No (le même que James Bond). On peut ainsi jubiler des guitares de Maybelline ou Fireman pour se satisfaire également de violons salvateurs sur Picture Me In A Hospital ou le crescendo doucement enivrant de Penguins. Babyshambles n’en reste pas moins un groupe moderne, dans l’air du temps (bien qu’il y ait du revival ici), quand on termine sur deux morceaux qui lorgnent très sérieusement vers un rock juvénile façon Arctic Monkeys avec Seven Shades (qui emprunte pas mal aux Jam dans le même temps) ou Oasis avec l’explosive Minefield.
LA NOTE : 8 / 10
Babyshambles en tournée
– Le 3 octobre, Paris, Le Zénith
– Le 8 décembre, Zurich (Suisse), X-Tra
– Le 14 janvier, Esch-sur-Alzette (Luxembourg), Rockhal
– Le 10 février, Strasbourg, La Laiterie
– Le 11 février, Lille, Aeronef
– Le 13 février, Ramonville, Le Bikini
– Le 14 février, Mérignac, Le Krakatoa
– Le 15 février, Lyon, Le Transbordeur
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