27 Sep Frank Turner est ton ami
Au Divan du Monde, Frank Turner et ses musicos nous ont livré un show énergique et touchant. Retour sur une soirée inoubliable.
Vous cherchez désespérément ce qu’est la définition d’un show intimiste ? Ne vous fatiguez plus et allez voir Frank Turner !
Ce mercredi 27 septembre, tous les ingrédients étaient réunis pour un concert convivial : un public fan de punk rock, portant fièrement les t-shirts de l’artiste du soir ou des Dropkick Murphys ainsi que de Flogging Molly, une petite salle confortable propice à une atmosphère particulière et un frontman charismatique et sincère, heureux de jouer devant son public.
Mais c’est d’abord Forest Pooky, originaire de Lyon, qui se charge de commencer la soirée. Il s’adresse (en français bien-sûr) beaucoup au public, et se permet deux ou trois boutades. On apprécie beaucoup la franchise du mec et ses « je sais pas quel morceau je vais vous jouer maintenant » qui renforcent cette atmosphère très conviviale. Ca ne pouvait pas mieux tomber, celui qui l’a choisi pour mettre le public dans le bain s’y connait en convivialité.
Dès les premières secondes, Frank Turner, punk reconverti dans la folk, accompagné de son groupe (The Sleeping Souls) met le feu à la salle. On remarque d’entrée de jeu une excellente présence sur scène. Mais ce qui nous surprend le plus, c’est qu’il arrive sans soucis à briser les barrières entre l’artiste et le spectateur. Il fait notamment beaucoup d’efforts en parlant (plutôt bien) français, ce qui fait à tous extrêmement plaisir. Il nous annonce alors (en français s’il vous plaît) qu’il ne peut pas jouer de guitare car il s’est cassé le dos. Il précise que son docteur lui a conseillé d’annuler sa tournée, chose à laquelle Frank Turner a répondu (je ne fais que retranscrire) « nique ta mère ». Et oui, il a l’air de s’y connaitre en insultes. On notera aussi sa bonne culture en ce qui concerne les lieux parisiens (petite blague sur Pigalle par exemple).
[Frank Turner au Divan du Monde, les photos]
Malgré sa blessure, le frontman se donne à fond, et le public en fait de même. Il rentre même dans le jeu du chanteur, qui propose par exemple de sauter tout en tapant dans les mains (plus facile à dire qu’à faire !). Résultat : 2h de show (ce qui est d’autant plus surprenant de la part d’un musicien qui a le dos cassé) de grande intensité aussi bien musicalement qu’émotionnellement. En fin de set, Frank se lâche : il se permet de chanter, devant ses fans qu’il considère désormais comme ses amis, plusieurs petits morceaux… en français. Bien-sûr ça ne vole pas haut (l’un des titres en questions porte le doux nom de « Putain de bordel de merde » et un autre, Turner le concède, a été traduit sur Google traduction), mais ça suffit pour nous convaincre. Le Photosynthesis repris en chœur par toute la salle est la cerise sur le gâteau.
Malheureusement, toutes les bonnes choses ont une fin et Frank Turner quitte, avec ses compagnons, la scène du Divan sous les applaudissements des spectateurs, qui se souviendront tous de ce concert à la fois si simple et si particulier. Au-delà de ses talents de musicien, l’ex-keupon nous a tous conquis grâce à sa sympathie, sa bonne humeur et sa sincérité. A partir de cela, le show ne pouvait que fonctionner.
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