30 Sep New Model Army : Une douzième révolution ?
Plus de trente ans d’expérience et une assise musicale indiscutable, New Model Army revient un 12e opus, Between Dog and Wolf.
Qui y’a-t-il entre le chien et le loup ? Un subtil croisement, habité par la rage du punk et des influences folk et soul. New Model Army est cet entre-deux, toujours étrange à la première écoute, mais incontestablement libre, fuyant le carcan de ses experts désirant d’accoler une étiquette à une formation. Sentant « qu’il était temps de faire quelque chose un peu différent », Sullivan croit avoir signé musicalement, « le meilleur album que nous ayons fait ». Il y a quatre ans, New Model Army rebondissait sur la crise économique traversée par la planète, en ironisant, fidèle à son humour presque cynique, sur le titre Today is a Good Day. Entre temps, New Model Army s’est offert un nouveau bassiste en avril 2012, Ceri Monger, symbole bien involontairement d’un virage raté.
Formé en 1980 à Bradford, NMA, comme leurs dévoués fans les nomment, opère un nouveau virage. Quittant le « rock de chambre » qui a tant parlé à Justin Sullivan, le frontman du groupe, New Model Army s’oriente vers un album cosmopolite. On croise ainsi ses revirements musicaux et changements inattendus (Horsemen), ou bien une guitare solaire (Seven Times), l’omniprésence des percus (Did You Make It Safe, Pull The Sun, Ghosts) ou la virée aérienne portée par une voix teintée d’émotions (Lean Back and Fall). On est ainsi capable de passer d’une partition plus viscérale, des textes profonds, à une voix caverneuse (I Need More Time, qui rappelle les virées gothico-romantiques du groupe), pour finalement échouer sur un riff salvateur, des percus tribales de Did You Make It Safe aux teintes orientales presque latines de Qasr El Nil Bridge. On est loin, très loin des guitares et rythmiques de Vagabonds, Living in the Rose, ou bien des fulgurances folk-punk de 51st State.
Ici, pas de ligne de conduite, si ce n’est une attache à l’écriture comme un semblant de fil conducteur, mais beaucoup d’inégalités, de virages déroutants (de Knievel en sèche à la plus nerveuse et néanmoins jouissive Stormclouds), cet opus se cherche comme l’illustre le morceau Between Dog and Wolf, tiré d’une expression médiévale française qui dans le monde moderne, montre l’infime, voire invisible frontière entre l’ami et l’ennemi. Effectivement, on ne sait toujours pas où placer Between Dog and Wolf, entre le bon et le mauvais. L’anecdotique n’est certainement pas leur marque de fabrique, pourtant…
LA NOTE : 4,5 / 10
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