Miles Kane amène le public de l’Olympia au zénith !

Le petit gars de Birkenhead a retourné la salle parisienne avec ses mélodies rock contagieuses. 

 

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Au début, il y a le sol qui bouge et des cris, un tremblement de terre profond et tenace qui met en condition l’artiste qui monte sur scène. Celui qui avait fait tomber la veste blanche pour du velours noir – un possible clin d’œil hommage au chanteur disparu des Velvet Underground- était prêt à provoquer un séisme dans la salle mythique parisienne. Après une première partie éclair d’Eugene McGuinness, où tous ses titres, même le tube Sugarplum, ont été interprétés à la vitesse grand V, Miles Kane doit redresser la barre.

 

 

Avec son arme de prédilection en main, l’ex leader des Rascals excite avec une facilité déconcertante la foule. Tout sourire dehors pour la sono et ses musiciens, le chanteur n’oublie pas de faire risette au public avant de lâcher les bombes sur Bombshells. Sous son nom en rouge écarlate, l’interprète lance l’assaut avec un simple « Bonsoir Paris! » et ça continue… Encourageant le trampoline humain, le chanteur sautille en même temps que ses fans mais s’éclate tout autant lors de ses solos de guitares, avec ses doigts agiles. La foule agitée ne réagit que par de lourds applaudissements, jugés insuffisants, le petit gars du nord remercie aimablement avant d’ajouter « mais je veux sentir encore plus de choses. » Aussitôt exhaussé ! Aux premières notes de Rearrange, le public a trouvé son hymne et reprend en chœur le single du premier album Colour of the Trap. Les hommages ne sont pas à la hauteur des espérances du jeune homme qui s’amuse en toisant le public d’un « je sais que vous pouvez faire mieux ». A la provocation, la salle entière répond de plus belle … Car il est vrai qu’il sait y faire le bougre. La fosse en folie saute en cadence entraînant  même les grincheux sur son passage. Entre chanson blusy What Condition Am In ?  et hymne de salle de rock efficace, le chanteur enchaîne les tubes et peu importe les conditions. Même si sa sangle de guitare commence à lui titiller terriblement le dos ! Droit dans ses chaussures en cuir et toujours la bouche grande ouverte devant le micro, le chanteur gesticule, grimace.

 

 

Et puis, la question qui tue arrive aux oreilles du public : « Do you feel better ? » En deux lourds riffs, les spectateurs ont tout capté, ils se sentiront mieux sur Better than that. La folie ne sert que d’introduction à Kingcrawler . Le morceau au début en « la la la » entêtant fait suer tout le monde même le chanteur dont la nouvelle coupe de cheveux est aussitôt gommée. Le jeune homme filiforme tend ses mains à la foule en fosse et au balcon et l’invite à donner de leur voix. Les groupies s’égosillent comme si elles en voulaient plus ; il faut satisfaire les demoiselles.  Chose faite avec le nouveau morceau très Strokien du 2° album  Darkness In Our Hearts . Impression étrange d’avoir déjà entendu cela quelque part. C’est aussi ça le talent du Sir Kane faire des tubes des mélodies que personne ne connaît. Et cela n’est qu’un avant-goût de la suite. Il réussit à donner l’ambiance d’un match de foot à la salle de concert qui a vu Aznavour sur scène avec une « battle » improvisée rageuse entre côté droit/côté gauche. Certains peuvent prendre des leçons pour faire danser les foules ! Match nul mais moment magique avant de se détendre dans la balade mielleuse mais efficace My Fantasy. Les mains levées et oscillantes, le public passionné semble comblé par cet instant crooner bien moins réussi que les moments énergiques. Et quand reviennent les onomatopées magiques « oh, ah » sur Tonight, c’est retour en terrain conquis. C’est le moment de lâcher les chiens «Give Up» à l’introduction sauvage. Le carré groupie mais aussi tous les autres fans rentrent en folie furieuse avant … avant un pont étrange. Le rythme entêtant se mute en chanson familière, des « ouh ouh » puis une mélodie à la guitare. Mais, mais c’est bien le début de Sympathy for the Devil  ! Le fan des Stones se plaît tellement dans le rôle de Jagger qu’il prolonge l’hommage, la silhouette chahutante sombre derrière une légère fumée des projecteurs.  Brillant de mille feux, le « Guitar Hero » rend hommage à son instrument, la portant à bout de bras comme pour le faire applaudir par la foule. Certainement pas, à bout de force, c’est le moment de Don’t Forget Who You Are avec une chorale impeccable mais au rythme soutenu par le public aux mains tremblantes un peu en contre-temps. Alors que les musiciens ont déjà rendu les armes en coulisses, le chanteur en chef traîne un peu sur scène pour revenir remotiver les foules et les faire scander la rengaine qu’il aime tant.

 

 

Quelques secondes de rab suffisent à l’amoureux de la scène pour faire un retour sous les projecteurs. Un envoi de serviette dans le public et le musicien empoigne le micro visiblement très ému « merci, ça fait un paquet d’année que je bosse, ça fait plaisir d’être là». Seule à la guitare, Miles Kane annonce « celle-là est pour les filles » avant le véritable piège à filles  Colour of the trap. Comme les fans le savent aucun concert du gars du nord ne se termine sans le tube  Come Closer, atomique qui reste encore longtemps dans les têtes et dans les mémoires.

Au début, ça tremble, à la fin aussi d’ailleurs ! Il ne manquait que les chaises qui se cassaient jadis en fosse pour renouer avec les premiers amours britanniques de la salle mythique.

 

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