30 Nov Review : Jake Bugg – Shangri La
Après un premier album à succès, le jeune Jake Bugg est de retour pour présenter son nouvel opus Shangri La.
Shangri La, qui tient son nom du studio où il a été enregistré, était très attendu. Encensé par la critique, le premier opus a excité bon nombre de gens, citant déjà l’artiste comme le nouveau Dylan alors Jake Bugg a t-il encore à prouver quelque chose désormais ? Réponse.
There’s A Beast And We All Feed It. À peine les premières notes, on ne peut pas douter, il s’agit bien de Jake Bugg. Très courte piste, on se croirait au premier album : les même sonorités country, sous la voix si spéciale et nasillarde de Bugg. S’enchaînent les deux premiers singles de cet album : Slumville Sunrise et What Doesn’t Kill You. Le premier, bien accueilli, a tout d’un gros calibre : un morceau entraînant, un solo de guitare. On n’est plus très loin du rockabilly mais il faut l’avouer, ce titre est une bonne surprise de la part de Jake Bugg mais qu’est-ce que c’est bon. Le deuxième, moins bien reçu par la critique à cause de son son trop brut, inhabituel chez Bugg, fait quand même danser et a le don de nous laisser le refrain en tête : « What doesn’t kill you, what doesn’t hurt », accompagné d’une suite d’accords très facile à garder en tête également. Un single donc.
Puis retour au calme avec des ballades telles que Me And You, A Song About Love, Kitchen Table ou encore Pine Trees où le jeune conte l’amour d’une façon plus mature que précédemment, et on ne pouvons qu’écouter et se laisser bercer par sa douce voix et ses mélodies acoustiques.
Et si on le compare parfois aux frères Gallagher, ce n’est pas pour rien. La chanson All Your Reasons sonne parfaitement comme un titre d’Oasis. En revanche, l’intro de Kingpin sonnerait plutôt comme un tube de Franz Ferdinand avant de se dévoiler comme un titre parfaitement rock n’roll avec toujours un éternel solo de guitare, impressionnant.
L’album se ferme sur Storm Passes Away où comme sur le précédent album avec Fire, le titre est enregistré telle une chanson des Quarrymen, avec un petit microphone, et on se débrouille avec les moyens du bord. Restons dans ce qu’il sait faire : la country. Johnny Cash est de retour. Véritable moment de plaisir, ce titre clôt parfaitement l’album, calmement.
Déjà lors de la sortie de son premier album éponyme, on disait de Jake Bugg qu’il assurait la relève de la britpop, ce deuxième album le confirme. Mais le point négatif de Shangri La c’est qu’on peut se poser la question : pourquoi se précipiter en studio pour ressortir un album où le manque de cohésion se fait ressentir avec un opus entre post-punk, folk, rock et country? Pourquoi vouloir aller vite quand on a le temps et qu’on est attendu au tournant ? Déception pour certains, pas pour nous. Toutefois il ne surprend pas, ressemblant trop au premier album. L’album, plus mature, est magnifique et Jake Bugg, se dévoilant un peu plus, ne cesse de nous épater du haut de ses 19 ans. Bravo l’artiste.
LA NOTE : 8/10
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