14 Fév Review : Temples – Sun Structures
Le très attendu et vertigineux premier album de Temples se pose comme une pépite récréative et psychédélique. Promesses tenues.
L’actuelle hégémonie de l’Australie en terme de musique psychédélisme vient-elle d’être remise en cause par l’arrivée de Temples ? Depuis un an, le quatuor britannique agite la scène britannique, titillant les oreilles d’artistes telles que Noël Gallagher ou Johnny Marr. Dans un genre qui reste largement plébiscité par le public – en témoignent les succès de MGMT et plus récemment Tame Impala – Temples s’insère avec de multiples références et un foutu talent à faire de gimmicks psyché des tubes en puissance. Rendant accessoirement au rock psychédélique briton ses lettres de noblesse.
Entre Cream, T. Rex ou encore les Beatles, Temples s’inscrit dans une tradition. Revisitant le psychedelic rock de la fin des années 60, Sun Structures est avant le bijou d’inspirations rétro, une superbe réussite musicale. Porté par la voix envoûtante de James Edward Bagshaw, dont le timbre est aussi imposant que sa touffe de cheveux, Temples brille au zénith avec Sun Structures. Une entrée en matière parfaite, comme le laissait entendre des singles tels que Colours to Life, Keep in the Dark ou encore Shelter Song, première piste de Sun Structures.
Autant ces anciens titres déjà connus d’un public de plus en plus large s’inscrivent parfaitement dans la structure de cet album, autant les nouvelles créations que l’on attendait également nous séduisent d’emblée. Après plusieurs écoutes, l’impression reste la même. Elle est même une certitude : Temples fait souffler un vent d’air frais avec une orchestration parfaite, des paroles riches et surtout ces sonorités déjà entendues que l’on retrouve avec grand plaisir. On peut compter sur les envolées musicales où la voix disparaît pour laisser les sonorités faire la différence, que ce soit sur Sand Dance ou ce magique ballet de rythmes dans Sun Structures formidablement bien introduit par sa ligne de basse signée Thomas Edison Warmsley. Après une écoute minutieuse, il sera difficile de reprocher à Temples de surfer sur une seule et même vague pendant 12 morceaux. Passer de l’émotion de Fragment’s Light aux superbes mélodies de Move With The Season est un premier exemple. Les guitares décomplexées de Mesmerise, le refrain de Test of Times où Bagshaw laisse sa voix monter dans les aiguës avec une grâce déroutante, la burtonienne et sous acides The Golden Throne, les fascinations musicales et immersions psyché de Temples sont d’une richesse quasi infinie. A peine sent-on l’ennui pointer le bout de son nez sur The Guesser, ou que la philosophie de comptoir d’une A Question Isn’t Answered, que les géniales Keep In The Dark et Colours To Life viennent masquer la moindre faille.
Sun Structures est clairement un très bel album, qui s’écoute et se réécoute avec un plaisir infini. Si l’enivrement sur scène est équivalent à ce que l’album procure, ce qu’on ne tardera pas à savoir, alors Temples va gravir un échelon significatif. Mais surtout, après Sun Structures, on se met déjà à espérer que le tourbillon Temples ne s’essoufflera pas et tomber ainsi dans l’éphémère. Bien que l’éphémère ait une histoire où les œuvres d’art se comptent par millier et restent inoubliables.
LA NOTE : 9 / 10
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