05 Avr Band of Skulls à Paris : Vers les sommets…
Venu défendre leur troisième album, Himalayan, le trio Band of Skulls a montré une nouvelle stature avec à la clé une évidence : ce groupe n’a pas encore fini de faire parler de lui.
Pour leur deuxième date européenne et premier rendez-vous français (sur 4, avant La Roche sur Yon, Rennes et Lyon), Band of Skulls retrouvait Paris et son atypique Trabendo. Un retour très attendu par une poignée d’aficionados, curieux de voir ce que Himalayan, troisième album et assurément virage indéniable dans l’histoire du groupe, peut donner sur scène. Au bout de 90 minutes d’un show rôdé et composé de 17 morceaux, le verdict est sans appel : le mariage est parfait.
Accueillis sous quelques timides hourras, les trois membres n’ont pas eu l’air désarçonné. Sur scène, le charisme et la communication n’étant pas une force, et il n’y a que les sons d’une guitare électrique grisante, d’une batterie déchaînée et d’une basse tout en souplesse que feront bouger le toujours exigeant public parisien. Asleep At The Wheel, premier morceau à entrer dans le vif du sujet (comme il a été l’excitant premier titre d’Himalayan révélé), prend la température. Il faudra faire des efforts, c’est certain. Himalayan, le titre, montre ensuite tout son potentiel. Le public réagit par quelques mouvements de tête. Comme toute découverte, on y va à tâtons, Himalayan venant à peine de sortir et n’ayant absolument pas eu le temps de faire son nid hors des cercles très fermés. You Aren’t Pretty But You Got It Going On et ses rythmes plus pêchus vont réconcilier la formation anglaise aux quelques sceptiques, vite rassurés par l’arrivée d’I Know What I Am. Une fois que les trois albums du groupe ont été illustrés par un titre, le récital peut enfin commencer.
Band of Skulls déroulent. Nightmares et la mélodique You Are All That I Am Not laissent entrevoir les capacités scéniques d’Himalayan. Bien étudiée, la setlist marie parfaitement les anciens titres glorieux (les excellents et rythmées Patterns ou Bruises) aux nouveaux morceaux, comme la très réussie Brothers and Sisters ou l’originale Hoochie Coochie. Un système de mélange qui fonctionnera à nouveau avec I Feel Like Ten Men, Nine Dead and One Dying, entouré de Fires (et ses couplets formidables) et The Devil Takes Care of His Own, l’un des meilleurs titres du tristement anecdotique Sweet Sour (leur 2nd album).
Au rappel, devant un public demandeur et bien plus généreux, Band of Skulls met les bouchés doubles pour terminer en beauté. Heureux d’avoir bien survolé Himalayan (8 morceaux performés), Russell Marsden, Emma Richardson et Matt Hayward parfont cette belle soirée avec Sweet Sour, Light of the Morning et l’incontournable premier hit du groupe, Death by Diamonds & Pearls.
Ce Trabendo aura été une réussite totale et incontestable pour la formation de Southampton, qui vient fêter cette année ses 10 ans d’existence (dont 6 sous le nom de Band of Skulls). Cinq ans à peine après l’explosif et indéboulonnable Baby Darling Doll Face Honey, le trio a fait le deuil d’un Sweet Sour trop tendre pour permettre au groupe de confirmer leurs tonitruants débuts. Himalayan, plus américain dans la production et les indéniables références (de Queens of the Stone Age aux Black Keys), offre un nouveau départ. Paradoxalement, sur scène, Band of Skulls a trouvé un équilibre.
Setlist :
Asleep at the Wheel
Himalayan
You Aren’t Pretty But You Got It Going On
I Know What I Am
Nightmares
You Are All That I Am Not
Patterns
Brothers and Sisters
Bruises
I Guess I Know You Fairly Well
Hoochie Coochie
Fires
I Feel Like Ten Men, Nine Dead and One Dying
The Devil Takes Care of His Own
Hollywood Bowl
—–
Sweet Sour
Light of the Morning
Death by Diamonds and Pearls
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