Review : The Amazing Snakeheads – Amphetamine Ballads

Que vaut cette ballade sous amphets signés des furieux rockeurs glaswegiens de The Amazing Snakeheads dont il s’agit du premier effort.

 

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A la croisée entre un punk racé façon Clash, du garage marié à un Nirvana pas tendre, du rockabilly foutraque et un brin de philosophie DIY, voici The Amazing Snakeheads. Trois vilains venus de Glasgow, terre fertile s’il en est en matière de rockeurs marginaux, viennent de signer un premier opus pour le moins déroutant, Amphetamine Ballads.

 

Amazing Snakeheads amphetamine ballads

 

Une voix écorchée, celle de Dale Barclay, fils prodigue d’un Joe Strummer presque trop lisse face à cette gueule pestant sa mélancolie, sa rage, son égocentrisme, au milieu d’un rock parfois hasardeux mais bouillant. Dans cette ambiance quasi irrespirable, Amphetamine Ballads nous invite sur des terrains sur lesquels on n’osait pas s’aventurer. Quasi gothique, I’m a Vampire ouvre cet opus de la manière la plus étrange possible, une première invitation qui scotche plus le tympan à l’écouteur, au lieu de l’en éloigner. Intrigué ?

Allons plus loin. Acceptons la ballade rockabilly de Where is my knife, laissons nous vampiriser par Swamp Song, happer par la basse délirante de Flatlining, danser sous acides avec Nighttime. Comme dans un road-movie où le foutraque serait roi, les cordes en dignes valets, The Amazing Snakeheads s’aventurent en-dehors des sentiers battus, quand bien même on reconnaît ici quelques influences évidentes, de Nick Cave à la Fat White Family. Difficile de trouver, musicalement parlant, une ligne de conduite, tant l’auditif devient visuel. L’inquiétant début de Every Guy Wants To Be Her Baby où l’on imagine volontiers un homme jouant avec son saxophone, seul éclairé dans la pénombre, sur laquelle vient de poser la voix envoûtante de Barclay (on a trouvé mieux que King Krule). Avant que ce dernier ne vienne hurler, dans un déchaînement sonore entre un saxo délirant et une guitare décomplexée.

 

 

 

Habité jusque dans ses aspérités par le sombre, la mort, Amphetamine Ballads est une violente claque, à l’instar de l’énergique et répétitif single Here It Comes Again. Mais courageuse. On imagine pas ce trio de fous furieux aller titiller les monstres sacrés du rock écossais, mais ces trois gueules cassées de Glasgow ont offert un premier uppercut, difficilement inaccessible on en convient lorsqu’on frémit de peur à l’idée de quitter la route des standards. Mais cette ballade assurément pêchue, capable de nous emmener des guitares grisantes de Tiger By The Tail à la jazzy Memories, du blues s’emballant au contact de l’accent glaswegien de Barclay sur Heading For Heartbreak (que l’on verrait bien chez Tarantino), risque d’en marquer certains. Paradoxalement, quelques écoutes disséminées ici et là permettront un voyage jubilatoire. En boucle, Amphetamine Ballads n’offrirait pas l’ivresse presque atteinte lors d’une première écoute.

 

LA NOTE : 6 / 10

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