09 Juin Caribana J4 : un samedi sous le signe de l’émotion avec Passenger et Tom Odell
Les deux artistes ont offert des performances uniques au public nyonnais en ce jour consacré à la chanson pop.
Il fait de plus en plus chaud au Caribana, et le public a encore changé. On voyait alors beaucoup de jeunes adolescentes et de familles arpenter la plaine du petit festival Nyonnais. Normal, puisque ce jour était plutôt consacré aux compositeurs-interprètes masculins avec les stars locales Bastian Baker et Jan Oliver, l’australien Stu Larsen et les anglais Passenger et Tom Odell. Après le concert de Bastian Baker, ce fut au tour de Passenger de prendre la relève sur la grande scène à 21h.
Seul avec sa guitare face à la foule, l’artiste a proposé un set simple et touchant. Sans doute espérait-il créer une atmosphère intimiste, ce qui a marché jusqu’à un certain point. En effet, tandis que les fans dans la fosse et au milieu-arrière du public écoutaient le concert de manière enthousiaste, ce n’était pas pareil de notre côté sur l’aile droite (l’aile gauche pour Passenger) : certains membres du public, pourtant près de la scène, prennent tout simplement l’apéro. Et gégé de saluer son pote Francis puis de lui raconter sa semaine… Heureusement, l’artiste n’a pas semblé le remarquer car il semblait heureux pendant tout le set.
Passenger offrit au public du Caribana une belle reprise du légendaire Sound Of Silence de Simon et Garfunkel. Il fait souvent des pauses en racontant l’époque où il jouait dans les bars de Londres devant 20 personnes qui ne daignaient pas l’écouter et en parlant de son addiction à la cigarette. Puis il commença à jouer son hit Let Her Go.
Et là, les gens se taisent… tout en sortant leurs téléphones portables. Durant toute la chanson, le public du Caribana se transforme en un véritable océan de smartphones, ce qui est presque grotesque. Même si la foule chante en chœur tout en filmant, Passenger fera une remarque à la fin du morceau : « C’est incroyable. Dans notre époque, nous existons à travers la technologie, ce qui peut carrément nous empêcher de profiter du moment présent ». C’était en effet assez triste. Cependant le chanteur reprendra la situation en main. Il sera rejoint sur scène par son ami Stu Larsen, aussi programmé au festival ce jour-là, qui chantera un morceau avec lui. La remarque de Passenger fut efficace : le nombre de téléphones portables aura largement diminué durant le reste du set, et le public sera plus participatif. L’artiste quittera la scène heureux, sous un tonnerre d’applaudissements.
Tom Odell, celui que tout le monde attendait, arriva sur la grande scène à 23:30, et la surprise de la soirée par la même occasion. Son show fut étonnamment dynamique compte-tenu de son style pop plutôt mélancolique et calme. Et la magie était présente du début à la fin.
L’artiste est talentueux, touchant et plutôt généreux avec ses fans- il a même répondu « I love you too » à une jeune fan qui lui avait fait sa déclaration depuis la fosse. Avec sa voix fragile mais rageuse en même temps, son don au piano et son groupe talentueux, Tom Odell a conquis son public et ses fans, tel une lumière dans la nuit. L’un des aspects les plus impressionnants du live de Tom Odell est son sens de l’improvisation, notamment sur Supposed To Be et Can’t Pretend. Soudain son piano devient une bombe jazz, blues ou même rock’n’roll. Même ceux qui ne l’apprécient pas sont forcés de reconnaître le talent de Tom Odell : l’émotion qu’il parvient à communiquer à travers ses chansons en live est impressionnante. Et le public le lui rend bien, jeune et moins jeune. Le concert se terminera par Another Love, où tout le monde chantera en chœur tout en se retenant de verser une larme. Malgré la fatigue que l’on pouvait remarquer sur son visage angélique, Tom Odell a chanté avec toute sa passion et sa rage ce soir-là.
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