Review : Baxter Dury – It’s a Pleasure

« L’album de la maturité » pour beaucoup, de « la révélation » pour certains, Baxter Dury continue à jouer sur toutes les gammes de l’expression de la pop avec son nouvel album It’s a Pleasure

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Passer après un album qui a marché n’est pas aisé. Être fils de, encore moins. Baxter Dury combine les deux mais a plus d’un tour dans sa poche pour réussir à se démarquer d’Happy Soup et même, faire oublier son père …

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Son teint hâlé et son ami volant laissent sous-entendre sa bonne santé mais la pochette d’It’s a Pleasure a fait ouvrir béatement la bouche à plus d’un mélomane. Mais qu’est-il arrivé à Baxter Dury? Le chanteur anglais à la peau cachet d’aspirine et aux yeux de Droopy a également entamé sa mue musicale avec son nouvel album. Un opus où les années 80 ont pris les voiles et les années 2000 font du pied aux années 60. Pourtant c’est avec autant d’électronique vintage que le chanteur entame son disque. Pleasure donne en effet un plaisir immédiat aux oreilles, mais son passage en radio, son statut de single phare et son clip à la folie pure et inquiétante face à la cathédrale St Paul ne sont peut-être pas si étrangers à cela.

 

La loufoquerie, mot clé du nouvel esthétique de l’artiste! Pourtant c’est par un morceau moins psychédélique que le disque continue. Palm Trees n’est certes pas morne et garde ce côté sautillant  conservé tout au long de l’opus.Le morceau arrive aux oreilles avec assez de simplicité car tout coule facilement dans l’album. Pas donc de « c’était mieux avant », même si la même recette est mise en place avec le choeur féminin, de grosses machines artificielles et un Baxter si humain assez bouleversé. Bouleversante ? Une émotion perceptible dans une voix plus feutrée et un brin éraillée qui égraine des paroles entêtantes facile à comprendre … et à retenir. Dans ces méditations mélancoliques, le jeune anglais qui se devait d’être drôle  sort les violons au sens propre peut -être pour donner plus de douceur à ses morceaux et introduire sa choriste à l’importance grandissante.

Dans Other Men’s Girls, elle s’invite même en premier rôle, laissant Baxter Dury dans des tirades parlées totalement dandy, vraiment anglais, qu’un Gainsbourg n’aurait pas boudées. Pour fêter ce nouveau père spirituel, le musicien sort les instruments, des grattes moins électroniques pour histoires d’amour compliquées. Les guitares dansantes sont également à l’honneur dans Police ou Lips, titres express de morceaux à l’efficacité maximale facilement imaginable en live. Contrairement au premier album, objet conceptuel obsédant qui en a surpris plus d’un avec son humour et sa décontraction, ce nouvel album est parfait pour le live. Et même quand il reprend ses (bonnes) habitudes de mine désabusé dans « Whispered », le chanteur ajoute ses nouveaux dadas avec de longs solos à la guitare, un choeur masculin devenu beat et une sensualité susurrée qui donne envie de danser dans un club branché de Nothing Hill. Et que ça soit dans un rockabilly à voix harmonieuse (Wintery kisses), un morceau intimiste rythmé à la simplicité insoupçonnée (Petals) ou un faux titre de crooner à la fin folle (White Men), le chanteur adopte toutes les formes, tous les genres avec une facilité déconcertante et flegmatique. Et quand les suspicieux demanderont : alors il va comment le fils de? Excusez mesdames mais il s’est fait un prénom et un beau!

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Tracklisting :

Pleasure

Palm Trees

Other Men’s Girls

Police

Lips

Whispered

Petals

White Men

Wintery Kisses

Babies

Disponible dès le 20 octobre 2014

NOTE : 8 / 10

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