Review : Yusuf/Cat Stevens : Tell ‘Em I’m Gone

Après plus de 4 ans d’absence, Yusuf, alias Cat Stevens, sort un nouvel album bluesy.

yusuf

« Si j’ai quitté l’industrie musicale en 1978, c’était pour plusieurs raisons », explique l’artiste lors d’une interview sur sa chaîne vevo. « C’était un moment spirituel bien-sûr… Je voulais une vie, je ne pouvais pas le faire dans cet environnement. C’est à ce moment-là que j’ai commencé à flotter à la dérive. Ce disque est pour moi une manière de m’exprimer sur beaucoup de choses que j’ai vécues, sur le fait d’être mal compris, et de comment les gens ont tendance à vouloir ne pas te comprendre pour te faire correspondre à l’image qu’ils ont de toi. »

En effet, entre la polémique de sa conversion à l’islam suivie d’un silence de 25 ans, puis son retour sur le devant de la scène autour des années 2000, on peut comprendre que Yusuf Islam, alias Cat Stevens, ressente le besoin de s’expliquer afin d’éviter tout malentendu. Pour Tell ‘Em I’m Gone, Yusuf s’est entouré de personnalités talentueuses comme le compositeur, interprète et guitariste Richard Thompson et le producteur Rick Rubin (à qui l’on doit notamment le célèbre Walk This Way d’Aerosmith et Run DMC). L’album comporte 10 titres dont certains sont des reprises de classiques, comme You Are My Sunshine et Dying To Live d’Edgar Winter.

Cet album est différent des opus précédents de l’artiste : sur Tell ‘Em I’m Gone, Yusuf/Cat Stevens a décidé d’explorer le genre du rhythm’n’blues, mais pas seulement : il y a la balade Dying To Live au piano, et certaines chansons sonnent plutôt pop, comme Gold Digger, et on a même droit à du bon pop rock intemporel (The Devil Came From Kansas). Les paroles sont tantôt philosophiques (I Was Raised In Babylon), tantôt autobiographiques (Editing Floor Blues). La voix de Cat Stevens a bien mûri depuis l’époque Teaser And The Firecat, mais elle a gardé sa sensibilité. L’artiste semble en paix avec lui-même et nous livre un album varié en nous prouvant que même passé la soixantaine, on peut encore se renouveler sans faire dans le démodé. Certains devraient en prendre de la graine…

LA NOTE : 9/10

 

Les causes humanitaires tiennent toujours autant à cœur à Yusuf, qui a notamment créé l’organisation Small Kindness, venant en aide aux orphelins.

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