03 Déc Les Bombay Bicycle Club remportent le Bataclan
Alors qu’un public passionné chantait et réclamait en cœur à être porté, Carry me, les Bombay Bicycle Club ont su remporter un Bataclan qui, bien qu’il n’était pas complet, était au plus haut de sa bonne humeur. En ce mardi 25 novembre, le Bataclan a battu son plein sous les accords du clan de Jack Steadman.
Les Bombay Bicycle Club étaient venus réchauffer les cœurs parisiens plus tôt dans l’année, le 14 février, au Trabendo. C’était devant une salle comble et en sueur qu’ils nous présentaient leur dernier album So Long, See You Tomorrow. So Long, See you in November con mucho gusto. Pour ce retour automnal, les Bombay Bicycle Club ont roulé sur la scène du Bataclan. Le défi est de taille, d’une taille quantifiable au double du Trabendo : la question de la pertinence du choix de la salle se pose donc naturellement. S’il est certain que le groupe londonien connaît un succès ravageur en Angleterre, son envergure reste néanmoins plus modeste en France ; ce qui ne l’empêche pas de s’être constitué un public fidèle et enthousiaste en territoire français. Et les premiers à tâter de cet enthousiasme sont leurs compatriotes Childhood.
L’annulation d’une Flèche d’Or, la première partie d’Interpol en juin, celle de Johnny Marr au Trabendo le 3 novembre dernier et maintenant l’ouverture des Bombay Bicycle Club : la vie parisienne de Childhood a été mouvementée ces derniers mois. Des Falls Away ou Solemn Skies nous introduisent ainsi au premier album de Childhood, Lacuna, sorti en France il y a quelques semaines, en octobre. Il se fait assez rapidement comprendre que ce groupe est le parfait ambassadeur d’une jeune scène pop-psyché ensoleillée, à la fois douce et rock. Le problème (passager ?) d’un tel groupe ambassadeur – qui n’est pas précurseur – est toutefois le manque d’identité propre et marquée (en cours de construction ?) ; et ce d’autant plus lorsque, à leur écoute, la multiplicité des références contemporaines comme passées se bouscule dans nos oreilles. Childhood a néanmoins tout pour plaire, et il plaît à ce public qui s’étoffe doucement dans la salle du Bataclan. C’est sans beaucoup de mots, mais très énergiquement qu’ils concluent leur set, ayant sans aucun doute conquis quelque nouvelle foule.
Les Bombay Bicycle Club foulent la scène du Bataclan, chaleureux applaudissements. Ce que l’on se doit d’ailleurs d’applaudir tout autant, c’est la conception captivante des écrans et des lumières : cinq cercles faisant office d’écrans sont disposés derrière le groupe, à l’image du cycle lunaire, et rappellant ainsi la pochette de leur dernier So Long, See You Tomorrow. Si l’on s’inquiétait précédemment de l’occupation quantitative de la fosse (le Bataclan s’est d’ailleurs soudainement et honorablement rempli), l’occupation et l’aménagement de la scène sont, quant à eux, idéals. Tout au long d’une setlist généreuse et diversifiée de 22 titres défilent – sous l’inspiration Eadweard Muybridge – squelettes, chevaux, ciels, etc. C’est avec leurs compagnons de scène, Liz Lawrence, légataire de Lucy Rose, et l’homme aux multiples instruments, Louis Bhose (ami du groupe, qui a d’ailleurs aussi réalisé leur dernier clip pour Home By Now) qu’ils entament Overdone ; premier titre, premiers émois, chants et hurlements. La couleur, et les couleurs à l’écran, s’annoncent donc bien. L’enchaînement Shuffle-Lights Out-Your Eyes, qui rend honneur au précédent album A Different Kind Of Fix, continue d’exciter la foule. Par la suite, Jack Steadman annonce nous jouer des titres que le groupe n’aurait pas faits à leur dernier concert parisien, tirés de leur album acoustique Flaws. La référence au concert précédent donne l’impression d’avoir cette fois-ci une session privilégiée. Après ces paroles qui ont eu l’effet de mots doux sur le cœur du public, les premières notes de Rinse Me Down se font entendre. Quelques classiques de I Had The Blues But I Shook Them Loose, et une reprise (de Robyn, With Every Heartbeat) plus tard, et le Club quitte la scène à grand coup de percussions, sur le très approprié So Long, See You Tomorrow. L’hystérie des tapements de pieds de la salle impatiente, puis le rappel : l’hypnotisant Carry me, ordre que chante éperdument le public, marque la fin de soirée.
Setlist :
Overdone
Come To
It’s Alright Now
Shuffle
Lights Out
Your Eyes
Home By Now
Whenever Wherever
Rinse Me Down
Ivy and Gold
The Giantess
ECB
Evening/Morning
Dust On The Ground
Sleep
Every Heartbeat
Feel
Luna
Always Like This
So Long
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What If
Carry Me
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