
03 Mar Gaz Coombes : La fureur du live
Le chanteur de rock alternatif a montré à La Maroquinerie ce qu’ »une bête de scène » signifiait!
A la fin, c’est comme au début, un grand homme au costume parfait tend un bras pour saluer un public conquis. Un public suspendu aux lèvres de celui qui récemment était encore le chanteur de Supergrass. Un prestation loin de la brit pop en rugissement rock et énergique, un brin sauvage aux petites notes électro. Une atmosphère déjà annoncée par la french touch de sa première partie. Jeremy Whistler présentait une superbe équation électro- blues pour un avant- goût tout en douceur et déjà bien apprécié, le côté tricolore du musicien n’y est pas trop étranger! Les saluts pour l’étranger de l’étape sont bien extra- ordinaires car ce sont des sifflements qui accompagnent l’arrivée des ombres sur scène. Le chaos s’anéantit lors des premières notes de Buffalo. Un morceau martial où le visage romantique de Gaz Coombes apparaît en filigrane sous les néons. Classe mais toujours un peu mystérieux. Une pointe de déception? Le costume à la Nick Cave dénote un peu avec sa dégaine flegmatique qu’il assoit ou promène sur scène. D’un bonsoir et merci entre deux machouillements de chewing gum, le dandy nouvelle génération s’arme de son nouveau bras, sa guitare, pour jouer sur toute sa gamme le rock progressif de Sub Diviser.
Le musicien est un « guitar héros » soit ,mais jamais en solo. Il faut cependant attendre 7 walls pour sentir une certaine harmonie entre tout le « rock band ». Des musiciens surexcités à l’allure de grands étudiants de fac mais des guys next door experts avec qui la tête d’affiche joue, défie, s’amuse. La figure est un peu différente côté fosse. Les yeux vifs de Gaz Coombes s’animent frénétiquement lors de Needles Eye ou These Days mais le remerciement est bien modeste, limite coincé entre les morceaux. Une gêne touchante pour celui qui quelques secondes plus tôt goûtait une transe rayonnante, le sourire aux lèvres, les yeux clos. Une attitude aussi prenante au piano, la tête comme métronome humain. Humaine, pas forcément. Sitôt campé sur ses deux pattes arrière et surtout la main sur la gâchette, le chanteur se métamorphose en bête, alliant les harmonies d’un Tom Yorke aux rugissements d’un lion qui se perdent dans les loops imparables de White Noise. Un son ensorcelant d’une « Fanfare » que Gaz Coombes sait mener, guider, à chacune de ses excentricités musicales. Le jam devient plus puissant après le premier rappel, sous la baguette de notre chef d’orchestre d’harmonies vocales qui mènent au 7° ciel, et les silences d’un mouvement de cils ou dans un regard amical et rieur. Victorieux et sonné par ce combat à bras le corps, le musicien quitte le ring des riffs avec un petit merci bien discret. Mais le chanteur se fait vite réentendre avec Matador. Nouveau titre phare dont il s’amuse à nommer ses fans au garde-à-vous pour l’assaut final. Et cet coup fatal c’est Break The Silence qui le donne. Le public en folie laisse alors coeur et corps suivre la cadence folle, à coups de reins en scandant « Let it go ». Alors Gaz Coombes sait tailler les costards, oui mais il sait aussi tremper la chemise!
Set list : Buffalo
Sub Divider
Seven Walls
Needles Eye
These Days
White Noise
G.W.F.T.E.
Fanfare
Hot Fruit
Re : 20/20
Detroit
English Ruse
To The Wire
Rappel : Matador
Break The Silence
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