Review : Villagers – Darling Arithmetic 

Conor J. O’Brien amène avec ce 3° album dans un concert acoustique musical.

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« Une telle solitude qu’aucun autre homme ne pourrait supporter. » La phrase de Message In A Bottle a du être le leitmotiv du leader de Villagers. Durant l’enregistrement de Darling Arithmetic, Conor J. O’Brien s’est en effet retrouvé seul dans sa maison, seul mais .. « accompagné » de sa guitare. Et c’est elle qui débute l’album avec Courage, magnifique morceau introspectif, lettre ouverte à son ancien « moi » où l’homme mûr derrière le chanteur avoue ses erreurs passées à  propos d’un amour délicat . Il en faut une dose de courage pour commencer un album en guitare -voix, quasi acoustique au refrain entêtant et au grand pont à l’orchestration parfaite, si facile à retenir. En même temps, ça n’a jamais été Woodstock chez Conor J. O’Brien. Pourtant ça sonne un peu nature, et ça résonne même un peu.

L’enregistrement face à la mer n’est peut-être pas étranger à cet écho presque naturel. Une vibration vocale qui donne une belle fragilité, une mélancolie à fleurs de corde que l’auditeur va regretter après  le silence final. Mais Everything I Am Is Yours embraye le pas sur ce côté dépouillé et l’arrivée d’un clavier interpelle. Est-ce un nouvel ami rencontré en ballade contre le vent dans la campagne verdoyante ou dans un pub de fortune? La chanson sensible  se transforme peu à peu en un titre aux dimensions infinies, du type de ces chansons à l’allure simple mais à la structure très  travaillée et entraînante, une sorte de « Confession sur l’underground floor ».

Quitte à donner un rythme, le musicien module sa guitare avec une certaine rapidité pour Dawning on me. Pas la célérité de la chanson FM mais celle d’une  ballade fleuve charmante, écoutée au coin du feu, et d’ un romantisme exacerbé. L’esprit fleur bleue devient plus ardent dans Hot Scary Summer, titre qui pourrait sentir le tube de l’été, mais se révèle être une jolie ballade folk très root avec une gouaille à la Lou Reed et une petite envie à la Dylan. Mais c’est bien Villagers qui sait monter crescendo  l’excitation musicale jusqu’à la faire  exploser dans une jouissance toute pudique. Ce n’est pas très précis mais l’évocation est nette, la chanson est si solaire que ce ne sera peut-être pas le tube de l’été mais la chanson estivale du coeur!

Et c’est toute l’âme qui succombe dans The Soul Serene, à la soul un peu vocale, notamment dans le refrain en canon. Pour le côté serein, la chanson a une allure testamentaire comme une conclusion aux premières chansons, la fin est donc proche? Peut-être pas, les quelques notes d’électrique annonce alors une certaine inquiétude ou … la chanson titre. Darling Arithmetic assez dense est à la hauteur de l’album avec de grands arrangements, piano, cordes et une fin totalement symphonique, au lyrisme céleste. La poésie devient fascination pour le passionné, suave Little Bigot, ardent comme du Aragon ou Il cielo in una stanza, avec l’impression d’avoir une voix susurrante dans l’oreille. Est-ce parce que la confession est perpétuelle  ou parce que le jeune homme s’est assez confié? No One To Blame qui devrait être plus fragile sonne étrangement plus arrangée, plus pop, à la voix plus assurée et ciselée par la délicatesse d’écriture. Pour boucler la boucle, So Naïve conclut dans une vraie guitare-voix très délicate totalement folk, même presque celtique mais avec une voix plus violente, assumée, réconcilié peut être  avec lui -même !

Tracklisting :



Courage



Everything I Am Is Yours



Dawning On Me 



Hot Scary Summer



The Soul Serene



Darling Arithmetic



Little Bigot



No One To Blame 



So Naïve



DISPONIBLE dès le 13 avril 2015



NOTE : 9 / 10

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