08 Mai Review : Palma Violets – Danger In The Club
Deux ans après leur premier album 180, les quatre londoniens font leur grand retour avec un nouvel opus sale et ambitieux.
Lors de la sortie du single Best Of Friends en 2012, l’avenir semble sourire aux Palma Violets : le magazine NME les propulse vers la hype et les tournées s’enchaînent dans le monde entier. Jeunes, enragés et fans de punk – des Clash aux Libertines -, les quatre garçons sont tout à coup devenus des rock stars.
Composé à partir de démos que le groupe a enregistrées aux studios Doghouse dans le pays de Galles (les Babyshambles ont travaillé au même endroit), Danger In The Club est un album qui se veut « jeune » et « frais », selon une interview que le chanteur Sam Fryers a accordée au NME quelques mois avant la sortie du disque ; entendez par là un album proche du live et peu retouché.
Ce qui frappe à la première écoute de Danger In The Club, c’est l’évolution du songwriting du groupe ; bien que toujours sales et jouissives, les chansons sont moins brouillon et contiennent plusieurs parties distinctes. De plus les Palma Violets semblent avoir apprécié leurs tournées aux Etats-Unis : le disque commence avec une courte piste où on entend le groupe fredonner Sweet Violets, une chanson américaine sortie dans les années 50 interprétée à l’époque par la chanteuse Dinah Shore. Puis on enchaîne avec Hollywood (I Got It), et là c’est le déclic.
Lorsqu’on écoute les Palma Violets, on ne comprend pas toujours les paroles « vomies » et on a l’impression de se réveiller la tête dans une bouche d’égout le lendemain d’une fête un peu trop intense. Le groupe s’amuse toujours autant et se lâche complètement, comme dans Secrets Of America, titre déjanté qui déchaînera les foules en live. En effet, peu importe la chanson, on a l’impression de faire la fête avec le quatuor. Seule exception plus tranquille, The Jacket Song, jolie balade inspirée des Libertines et de monsieur Doherty. Quant à Matador, triste et fatiguée telle une longue descente aux enfers après la fête, et Gout ! Gang ! Go !, elles semblent toutes les deux être partiellement inspirées de… la conquête de l’ouest ?
Parce que oui, Danger In The Club contient aussi des titres plus nostalgiques, comme Coming Over To My Place. Et là encore, on dirait que le groupe entier avait la gueule de bois lors de l’enregistrement. « I would rather die than being alone… Come on over to my place » (je préférerais mourir plutôt que d’être seul… vient chez moi) Sam chante-t-il, et peut-être chanterez-vous ce refrain vous aussi cet été.
Autant l’album commence sur les chapeaux de roues, autant le groupe nous emmène dans une sorte d’aventure qui nous fait basculer petit à petit du côté sombre de la force ; après le côté festif et l’entrain de Hollywood (I Got It), Girl, You Couldn’t Do Much Better On The Beach, Danger In The Club ou encore Secrets Of America, le quatuor semble nous confronter à une sorte de revers de médaille avec Matador et Peter And The Gun par exemple. Après l’aérien No Money Honey, où Sam exprime ses regrets, on ressort des montagnes russes avec English Tongue, qui pourrait être une sorte de réflexion sur la célébrité récemment acquise par le groupe. Ce titre conclut l’album de manière magistrale.
Danger In The Club est un disque honnête, cru et touchant à la fois. Conscients de leur succès rapide, les Palma Violets semblent rester fidèles à eux-mêmes avec cet album qui les représente ; ce n’est peut-être pas parfait, mais c’est tout de même très bon et les tripes sont là. Alors jetez-vous dessus.
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