10 Juil Mumford & Sons à l’Olympia : Deux heures mémorables
Opérant une pause en pleine tournée des festivals, Mumford & Sons s’est offert l’intimité de l’Olympia le temps d’un concert mémorable à tout point de vue.
Coincé au beau milieu d’une tournée en plein air où à chaque place visitée, Mumford & Sons confirme sa stature d’headliner indiscutable, le concert de l’Olympia était étonnamment placé. Booké comme pour faire oublier que l’unique date française de cette année se réduisait à une petite heure au Main Square Festival – où le groupe a fait l’unanimité – cet Olympia s’est avéré être un moment salvateur pour un groupe qui avait grand besoin de renouer avec le petit comité d’une salle de 2000 personnes.
Comble, l’Olympia a d’abord applaudi le virtuose Jack Garratt. Adepte d’une musique expérimentale aussi bizarre que séduisante, le multi-instrumentiste a séduit un public qui ne le connaissait guère – à l’instar de Marcus Mumford qui avouera plus tard l’avoir vu sur scène pour la première fois ce soir – débutant par l’implacable Synesthesia, Part 1 et jouant Water ou encore Remnants.
21h pétantes, c’est au tour de Mumford & Sons de prendre place devant un public aussi chaleureux qu’impatient. Il faut dire que pour certains, ils attendent depuis déjà quelques années après un Trianon rempli en moins de deux lors de la précédente tournée – et en majeure partie par des anglophones. Cette attente aura eu du bon, pour preuve l’accueil réservé à la très bonne Snake Eyes, ouverture salutaire qui allait se poursuivre avec Wilder Mind et l’indémodable I Will Wait repris en chœur par un public parisien investi – on a souvent eu l’habitude de dénoncer la mollesse des Parisiens, autant saluer ici leur énergie.
Derrière, Marcus Mumford et sa bande ont déroulé, de Below My Feet à Ghosts That We Knew en passant par des incontournables comme Lover of the Light, toujours aussi puissante en live. Si ce concert a vite été rendu très particulier, pour le public comme pour le groupe si on en croit un Marcus Mumford aux anges et visiblement touché, c’est aussi parce que tout était réuni et que le groupe a osé, sortant des carcans du show millimétré. Avec son français perfectible mais charmant, Marcus Mumford se posait en leader gentiment déconneur avec son public, et affichait sa complicité avec les membres de son groupe, à commencer par un génial Winston Marshall, aussi parfait au banjo qu’à la guitare électrique. Puis, soudainement, le quatuor cassait le rythme du concert et entamait un combo en acoustique et sans micro devant une salle silencieuse.
Venu défendre Wilder Mind, un troisième opus aussi attendu que décrié parce que marquant un virage net pour le groupe folk, Mumford & Sons a fait taire les éventuels détracteurs. Parfaitement intégrés dans une setlist équilibrée, les morceaux de Wilder Mind ont fait mouche, de Snake Eyes à la conclusion épique qu’était The Wolf, en passant par la géniale Ditmas et la douce Monster. Force est pourtant de reconnaître que des morceaux au banjo, tels que les incontournables I Will Wait, The Cave ou Little Lion Man, sont d’une efficacité indéniable et redoutable. Et dire qu’il manquait des Babel, Awake My Soul, Holland Road (ma favorite) ou encore Hopeless Wanderer…
NOS PHOTOS DE MUMFORD AND SONS A L’OLYMPIA
Setlist :
Snake Eyes
Wilder Mind
I Will Wait
Below My Feet
Broad-Shouldered Beasts
Lover of the Light
Thistle & Weeds
Ghosts That We Knew
Timshel (Acoustic)
Cold Arms (Acoustic)
Believe
Tompkins Square Park
The Cave
Roll Away Your Stone
Only Love
Ditmas
Monster
Dust Bowl Dance
——–
Hot Gates
Little Lion Man
The Wolf
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