30 Août Rock en Seine 2015 : Mauvais soir pour The Libertines
Très attendus en tête d’affiche de ce 2e jour, les Libertines en ont déçu plus d’un en livrant une prestation nonchalante traversée de quelques éclairs de génie.
Leur reformation avait fait couler beaucoup d’encre, et les voici qui foulent les planches de la grande scène: les Libertines, emmenés par le célèbre tandem Bârat-Doherty. Sur le papier, une tête affiche de haut calibre, malgré leur réputation d’être assez aléatoires sur scène. Visiblement, ce samedi est un jour sans et les deux frontmen semblent totalement à côté de leurs pompes: paroles mâchées, passages faux ou pas en rythme, jeu généralement mou du genou, les Londoniens ont plutôt l’air de jouer devant leur console à Singstar que devant plusieurs milliers de personnes. La mécanique est bien rouillée et le groupe nous livre un Vertigo qui donne des nausées, un Can’t Stand Me Now difficile à supporter, un Time For Heroes dur à sauver, et pour couronner le tout la présence de l’animateur de la kermesse du village. Les derniers titres, de Gunga Din à Barbarians en passant Anthem For Doomed Youth (titre de leur 3e album à paraître), seront quelques rares soubresauts d’un concert rock certes loin d’être appliqué et aseptisé, mais trop largement dominé par la mollesse du groupe et la nonchalance.
Non, ce soir n’était pas leur soir, Rock en Seine ayant sans doute été éclipsé par les deux dates de Reading et Leeds dans les têtes du quatuor. Quel dommage quand on sait qu’ils sont capables de bien mieux. Ils nous le montrent d’ailleurs sur la fin avec un Up The Bracket et un I Get Along plus péchus et enjoués, mais c’est déjà trop tard. Avec un tel faux départ, il est très dur de se rattraper en bout de course. Par ailleurs, Gary Powell nous montre ses talents de batteur par un surprenant solo et Carl Barât offre un joli France au public parisien en guise de consolation. Mais c’est déjà trop tard : avec un tel faux départ, il est très dur de se rattraper en bout de course. Encore une confirmation que ce groupe reste un mystère, l’une des formations les plus imprévisibles de ces quinze dernières années.
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