10 Sep Review : God is an Astronaut – Helios / Erebus
Les Irlandais de God Is An Astronaut, l’un des meilleurs groupes post-rock au monde, sortent leur huitième album, Helios / Erebus.
Revenons d’abord brièvement sur la longue discographie de ce groupe oublié des non-initiés au post-rock. Formés en 2002 autour des jumeaux Kinsella, Niels et Torsten, God Is An Astronaut sont désormais connu comme étant l’un des groupes instrumentaux les plus importants au monde. Dès la genèse du duo, et après avoir reçu plusieurs propositions de la part de nombreux labels lors de l’enregistrement de leur première demo, God Is An Astronaut ont décidé de créer leur propre label Revive Records. Cela leur a permis de sortir la même année leur premier album The End of the Beginning et ainsi de garder pleinement le contrôle de leur travail artistique. N’étant à l’origine qu’un projet de studio, God Is An Astronaut s’est rapidement retrouvé en tête d’affiche de nombreux concerts et festivals grâce au bouche-à-oreille et à la réception de bonnes critiques qui ont poussé les jumeaux Kinsella sur le devant de la scène. C’est ainsi qu’un troisième membre a été intégrer pour assurer les lives derrière la batterie, Lloyd Hanney. Puis les réalisations s’enchaînent avec tout d’abord le meilleur de leur discographie, All is Violent, All is Bright, début 2005, avec le single inoubliable Forever Lost, puis un premier EP, A Moment of Stillness, voit le jour l’année suivante avant d’être réédité en 2012 sous la forme d’un LP. Le troisième album, Far From Refuge, continue d’alimenter les critiques et permet au groupe de se lancer début 2008 à l’assaut des Etats-Unis. C’est avec force de caractère que fin 2008 ils dévoilent un album éponyme alors que quelques mois auparavant ils se sont fait voler tout leur matériel après leur dernier concert à New York. 2010 voit l’arrivée de Age Of The Fifth Sun ainsi que d’un nouveau membre, Jamie Dean, pour assurer les claviers avant de faire re-masterisé tous leurs albums par Tim Young (Massive Attack, The Beatles) deux ans plus tard. Origins, le septième album, voit le jour en 2013, entrainant ainsi une nouvelle tournée mondiale qui sera sold-out.
Aujourd’hui, 2015, God Is An Astronaut – qui tirent leur nom de Nightbreed, film de Clive Barker – sortent un huitième opus intitulé Helios/Erebus.
Désormais au nombre quatre – Torsten Kinsella à la guitare, Niels Kinsella à la basse, Jamie Dean aux Piano/Synthés et Lloyd Hanney à la batterie ; ainsi qu’un cinquième larron, Stephen Whelan, pour les lives batterie – God Is An Astronaut sont basés sur le Glen of the Downs dans le Comté de Wicklow en Irlande.
Revenons maintenant sur le sujet principal de cette page, à savoir le huitième album de God Is An Astronaut. Helios / Erebus – respectivement personnifications du Soleil et des Ténèbres dans la mythologie grecque – est sorti en juin dernier chez Revive Records. Le chiffre huit semble être à l’honneur pour cet album car il s’agit également du nombre de titres qui y ont été intégré. Et cela débute par de douces introductions de guitares (Agneya et Pig Powder) avant de lâcher une avalanche de drums dans la seconde moitié de ces morceaux. D’ailleurs la place laissée à la batterie est assez conséquente tout au long de l’album, et pour le meilleur, trop souvent mis à l’écart ou considérer comme un simple background, ici l’instrument se fraie un chemin parmi les guitares voire domine complètement l’ensemble excepté sur deux titres où l’on notera son absence. Les deux titres en question, Finem Solis et Obscura Somnia, se renvoit l’écho de l’une à l’autre alors que le masterpiece de cet album, Helios/Erebus, les sépare. Tout au long de la tracklist, des claviers épiques jouent les pianos dominants comme sur Vetus Memoria ou apportent une touche plus électro sur Pig Powder, ou encore tentent de se faire l’arbitre des autres instruments sur Helios/Erebus notamment. Comme le veut la définition du genre post-rock, on ne retrouve pas de chants sur cet album excepté quelques voix aériennes à peine perceptibles parsemées sur Helios/Erebus et Sea of Trees pour un ajout de mystère spacio-temporel.
Helios / Erebus est un album post-rock à la fois traditionnel et moderne où une tracklist bien ficelée, comprenant des titres pas spécialement longs pour le genre, entraine l’auditeur dans les hautes sphères sans le lasser. Mélodies puissantes et atmosphériques, le voyage interstellaire n’en finit pas avec GIAA. Entre rêves apaisants et espérance inquiétante, le bouleversements d’émotions est à son firmament ; comme son nom l’indique, Helios/Erebus nous offre des parties de lumières alors qu’à d’autres moments l’auditeur semblent être aspiré par les profondeurs infernales.
God Is An Astronaut ne sont pas l’un des meilleurs groupes instrumentaux dans la lignée de Mogwai ou encore Sigur Rós pour rien. Bien que All Is Violent, All Is Bright restera très certainement le meilleur album du groupe à mon goût, Helios/Erebus est cependant l’opus le plus aboutit et dont la bande du Glen of the Downs y a mis tant de passion en résulte qu’ils apportent quelque chose de nouveau au son post-rock. La musique de GIAA est tout simplement d’une grande beauté.
Ecoutez ci-dessous le titre phare de cet album, Helios / Erebus.
Tracklist de Helios / Erebus :
– Agneya
– Pig Powder
– Vetus Memoria
– Finem Solis
– Helios / Erebus
– Obscura Somnia
– Centralia
– Sea of Trees
Note : 9,5/10
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