29 Mar The Last Shadow Puppets – Everything You’ve Come to Expect

Le tandem le plus glamour du rock anglais est de retour avec un nouvel album, presque 8 ans après The Age Of The Understatement.

Quand on voit le succès rencontré par Kane et Turner séparément, l’un en solo, l’autre avec ses acolytes d’Arctic Monkeys, on ne pouvait qu’espérer un opus digne de ce nom. Alex ayant succombé à l’influence californienne (ou son compère Miles l’a d’ailleurs suivi) et Kane ayant depuis 2008 largement conquis son propre public, le défi de produire un nouvel album n’était pourtant pas gagné d’avance pour les Last Shadow Puppets. Une chose est sûre, les deux acolytes ont bel et bien produit une pépite encore meilleure que la précédente. Tout ce que l’on en attendait d’eux, en somme. 

Everything You’ve Come to Expect sortira donc le 1er avril, c’est confirmé : un titre d’album un peu ambitieux que seuls Alex et Miles auraient pu présenter, rien de bien surprenant au final, quand on repense à la pochette de Suck it and See, ou au nom du dernier opus des Monkeys. Enregistré chez Rick Rubin dans ses Shangri-La studios à Malibu, Everything You’ve Come to Expect a bénéficié de la participation de James Ford (à la batterie), d’Owen Palett (à la guitare) et de Zach Dawes à la basse (Mini Mansions) : bref, que du beau monde ! Un peu éloigné des vibes des 60’s que l’on avait appréciées sur leur premier album, ce nouvel opus nous plonge dans une vague rock plus douce, tout droit sortie des années 70. 

Celui-ci s’ouvre sur Aviation, dont on peut depuis quelques jours admirer le clip, et dont le son est celui qui se rapproche probablement le plus de celui de l’album précédent. Les beats de batteries ne sont pas sans rappeler le rythme endiablé de The Age Of The Understatement, et cela n’aurait guère étonné que le titre ne serve à un autre clip tourné dans la neige de Russie, nos deux compères divaguant entre les tanks. Ce morceau porte particulèrement la patte du mod Kane, même si sa coupe très British a été rasée par les soins de Monsieur Turner depuis un moment. Aviation aurait pu d’ailleurs tout aussi bien se trouver sur le premier album de Miles, car il sonne indéniablement comme l’une de ses meilleures B-Sides. On y retrouve également la fameuse rythmique que l’on avait tant aimée sur Standing Next To Me, favori indubitable du dernier album des Last Shadow Puppets, que certains privilégiés chanceux seront sans doute heureux de ré-entendre lors du concert intimiste donné par le groupe dans la capitale (à l’Olympia, avec Jeff Wooton en première partie, une bonne nouvelle pour les fans de feu- Beady Eye).

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Dans la vidéo d’Aviation, Turner et Kane nous offrent les prémices d’une histoire que nous avions découvert dans le clip d’Everything You’ve Come to Expect, bien que celle-ci soit légèrement difficile à cerner. Ce second single est probablement l’un des morceaux les plus doux de l’album, et il rappellera probablement aux aficionados la bande son du film Submarine. Depuis les premiers albums d’Arctic Monkeys, Alex semble avoir beaucoup travaillé sa voix, et ça se sent ! Entre sa coupe de cheveux et le ton de cette chanson, certains se retrouveraient presque catapultés en 2009, pendant ‘l’Humbug Era’. Le clip de la chanson montre Alex et Miles prisonniers du sable sur une plage californienne, Michelle Dawley évoluant gracieusement autour d’eux. A noter qu’en accédant au site http://eycte.it/, on peut accéder à plusieurs versions du clip. Au-delà de sa voix, Alex nous offre une fois de plus un aperçu caractéristique de ses paroles pétillantes (“You’ve got a leaning tower of pint pots in your hand”, observe-t-il dans The Dream Synopsis), mais aussi les tournures de phrases typiques d’un compositeur qui a passé pas mal de temps sur les collines d’Hollywood (“Let me know when you want your socks knocking off”; “Where do you want it – your decision”; “Baby, we ought to fuck”). Difficile de dire que les derniers albums des Monkeys et que le petit séjour d’Alex aux Etats Unis n’a pas influencé le son d’Everything You’ve Come to Expect. 

Bad Habits, le premier morceau que le groupe nous avait fait découvrir en vidéo à travers un clip en noir et blanc/couleur d’un concert improvisé, semble confirmer cet état de fait. Miles et Alex ont bien grandi depuis l’époque « coupe Beatles, costards cintrés », la place est désormais au rock, à la transpiration et à la noirceur, tout en gardant ce côté classique de l’époque ou la bonne musique surfait encore sur les ondes, et qui manque aujourd’hui un peu à notre génération. Comme dans beaucoup de morceaux des Monkeys, Bad Habits nous fait rêver avec une ligne de basse tout à fait bienvenue (merci Zach Dawes), et le titre n’est pas sans rappeler la fougue des années « Rascals », puisque Miles vole ici la vedette, s’affichant sans complexes dans des situations déjantées. Un morceau énervé, du rouge alarmant, des violons discordants et des filles en petite tenue, pas de doute: les sick Puppets ont  définitivement repris confiance en eux ! 

Pour garder leurs fans en haleine, les deux anglais ont également décidé de dévoiler le deuxième morceau de l’album hier. Il s’agit de Miracle Aliner, lui aussi digne d’une BO de film et aussi addictif qu’un Love is a Laserquest. Ce titre est de l’un de ceux que l’on écoute tout seul dans sa chambre, le casque vissé aux oreilles, en dodelinant de la tête. De quoi nous envoyer directement dans la lune, bercés par les paroles de Turner. Ce titre est probablement destiné à de longs voyages en voiture sur la côte Californienne, cheveux au vent; contrairement à The Element of Surprise, beaucoup plus joyeux, sur lequel il est difficile de ne pas se mettre à danser, car il fait légèrement penser à la pop acidulée du groupe Mystery Jets (si l’on exclut la voix suave de Turner), qui avaient d’ailleurs fait la première partie des Monkeys il y a quelques années de cela. 

Sur Sweet Dreams TN et The Dream Synopsis, Alex utilise sa voix de crooner sardonique à bon escient, n’ayant désormais plus à prouver qu’il est capable de chanter autre chose que du rock ironique et nerveux. Si ce deuxième album sonne bien comme un projet parallèle, créée lors du temps libre des deux acolytes, il s’agit d’un meilleur travail que ce que le groupe laisse à penser (interviews critiquées, photoshoots provocants), comme par exemple à travers la somptuosité de Dracula’s Teeth, où les violons refont leur apparition, et où Miles et Alex partagent le micro pour nous offrir un morceau d’une qualité rare. 

Quoiqu’il en soit, ni la combinaison de solos de basse, de tremolos de guitares et de roulements de tambours, ni les rythmes saccadés des boléros, ni les arrangements électroniques de Palett sur Everything You’ve Come to Expect n’écrasent les accords savamment tissés que nous offrent ici les deux complices. Certains pensent que si l’incident survenu avec le magazine Spin ne gâche en rien la réputation de l’album, celui-ci projette néanmoins une ombre inconfortable sur ses paroles. On sent à travers certains mots une arrogance nouvelle que les jeux de mots intelligents de Turner n’arrivent pas tout à fait à camoufler.

.Everything You’ve Come To Expect sera disponible :

• au format CD standard.
• au format CD deluxe (+ un booklet de 40 pages contenant des photo exclusives).
• en vinyle standard.
• en vinyle deluxe heavyweight (limité à un seul pressage, incluant un booklet de 32 pages + un 45 tours couleur composé de Bad Habits et d’un nouveau titre inédit, The Bourne Identity).
• en digital.

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Comme une bonne nouvelle n’arrive jamais seule, les Puppets se produiront à Paris, (ils étaient hier présents à la Musicale de Canal + et participeront à l’émission du Grand Journal début avril), à Clermont Ferrand (Europavox), à Belfort (Eurockéennes), à Lyon (Fourvière), à Saint Cloud (Rock en Seine) mais aussi à Werchter et T in the Park (entre autres) !

Vous pouvez trouver quelques informations sur le début de la tournée ici.

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Tracklist:

1. Aviation

2. Miracle Aligner

3. Dracula Teeth

4. Everything You’ve Come To Expect

5. The Element Of Surprise

6. Bad Habits

7. Sweet Dreams, TN

8. Used To Be My Girl

9. She Does The Woods

10. Pattern

11. The Dream Synopsis

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Nos titres favoris : Aviation, Miracle Aliner, Pattern, The Element of Surprise.

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LA NOTE : 9/10