The 1975, pink et punk à l’Olympia

Deux ans et demi après leur premier album, les 1975 s’offraient les prestigieuses planches de l’Olympia pour y présenter leur deuxième effort.

 

 

Jamais la scène de l’Olympia n’avait été aussi enfumée. D’une ambiance anxiogène, renforcée par un fond sonore électronique et solaire à la fois, on est passé dans un tout autre univers lorsque The 1975, emmené par son attachant leader Matthew Healy, s’est présenté sous les vivas plus que nourris d’un public très jeune. Ecouter et voir The 1975, c’est un peu comme régresser, faire un bond en arrière et s’imaginer devant les Take That ou les Spice Girls. Avec ce soupçon d’indie rock en plus, le groupe anglais appuie sur la touche boys band sans lésiner sur tout le décorum kitsch autour, tout en ayant cette fougue rock.

 

The 1975 en concert à L'Olympia, le 31 mars 2016, à Paris

 

Si Matt Healy nous avait avoué il y a trois ans qu’avant de monter ce groupe, il s’amusait avec ses potes à faire des bœufs garage chez lui, on pourrait aujourd’hui difficilement. Juché sur des talons qu’un m’sieur-dame du Bois de Boulogne n’aurait pas renié, c’est ce même Matt Healy qui lance Love Me, tube on ne peut plus efficace de son dernier album, I Like It When You Sleep, for You Are So Beautiful Yet So Unaware of It. Pourtant le type, derrière cette ambiance volontairement kitsch qui témoigne de son auto-dérision et d’un cynisme bien britannique, est un punk dans l’âme. The 1975, sous les apparences d’une pop efficace et taillée pour faire chanter et hurler les midinettes, c’est un esprit je-m’en-foutiste, une sorte de yolo qui pousse à la liberté, et quelque part, à se créer ses propres situations pour réussir à faire ce que l’on désirait depuis toujours – la philosophie du DIY, sauce contemporaine. Et le tout dans une certaine excessivité symbolisée par la scénographie et un spectacle lumineux.

 

En ce début de concert, c’est essentiellement le deuxième opus des Anglais qui est dans la lumière. De UGH ! à l’onirique A Change of Heart, en passant par la très punchy She’s American et So Far (It’s Alright), les nouveaux fans qui avaient manqué les derniers passages du jeune groupe – la Maroquinerie et le Trabendo surchauffés, on s’en souvient encore – sont aux anges. Et le public est plus que réceptif aux refrains entêtants. Au micro, se saisissant parfois d’une guitare, Matt Healy s’éclate dans la position du frontman. Assurément perché, voire sous acides, le chanteur anglais s’amuse de l’univers qu’il a bâti avec ce deuxième album, volontairement pop, sucré et en même temps critique sur la société moderne. Et même si ce dernier effort a la part-belle, il n’en oublie pas les débuts, avec Anobrain et Me, deux morceaux que l’on retrouve sur le deuxième EP des Britanniques, sorti juste avant leur premier opus.

 

The 1975 en concert à L'Olympia, le 31 mars 2016, à Paris

 

Après Somebody Else et l’interlute An Encounter, les 1975 reviennent à 4 – deux musiciens les épaulaient jusqu’ici – pour Robbers, un titre Police-éen plus que séduisant, avant un You pop-rock et parfaitement calibré. S’en suit Loving Someone et Paris, titre qui prend un tout autre goût lorsque Healy se prête à un hommage, quatre mois et demi et après les attentats – et juste après ceux de Bruxelles, où le groupe jouait juste après l’Olympia. S’avouant « fatigué » de voir les gens souffrir, il invoque l’amour et se saisit d’un drapeau bleu blanc rouge pour interpréter ce titre et embrayer ensuite sur Girls, le tube-maison des 1975 et tiré du premier album.

 

Passé un rappel rapide, la fête pink et punk se poursuit et se termine avec If I Believe You, où les chœurs manquaient, Chocolate, The Sound (où Healy fait sauter en l’air tout ce beau monde) et Sex, histoire de finir sur une note acidulée.

 

NOS PHOTOS DE THE 1975 A PARIS

 

Setlist :

Love Me

UGH!

Heart Out

So Far (It’s Alright)

A Change of Heart

She’s American

Anobrain

Menswear

The Ballad of Me and My Brain

Me

fallingforyou

Somebody Else

An Encounter

Robbers

You

Loving Someone

Paris

Girls

——-

If I Believe You

Chocolate

The Sound

Sex

 

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