Band of Skulls – By Default

Sept ans après son premier album, le trio Band of Skulls sort son quatrième opus studio et annonce un retour aux basiques.

D’ordinaire, la mention retour aux sources est réservée aux groupes qui reviennent d’une longue traversée du désert ou qui ont trop expérimenté en prenant des chemins de traverses au point de se perdre une forme d’identité. Pourtant, Band of Skulls, trio qui s’est formé à Southampton en 2004 (mais a attendu 2008 avant de prendre ce nom de scène), n’est pas de ces groupes. Pire, Band of Skulls est l’une des formations rock britanniques les plus régulières et solides du paysage.

Il y a deux ans sortait Himalayan, un troisième opus très réussi et quelque peu différent ce que le groupe nous avait offert jusqu’ici, qui s’avérait être le dernier volet d’une trilogie officieuse. Parce qu’il fallait tourner et prendre un peu de distance pour que Russell Marsden finisse par clamer qu’il était temps pour lui et ses comparses, Emma Richardson et Matt Hayward, de repartir de zéro. Comme si le groupe avait fait le tour de quelque chose, un je-ne-sais-quoi inexplicable, dont il fallait se débarrasser en reprenant en s’exorcisant. Se retrouver à trois dans une église baptiste, celle-là même qui leur servira de pochette, est un déclic. Le groupe entre en studio, et il ira dans ses tripes pour pondre 12 titres.

By Default démarre avec tout ce qui fait la quintessence du groupe, un Black Magic sobrement tonitruant, servant en guise de pont un riff furieusement efficace. Derrière, la bande de Marsden s’amuse avec son auditeur, le promène sur des pentes ricaines avec un Back of Beyond qui rappelle The Dandy Warhols ou Iggy Pop, pour le ramener vers du stoner efficace (Bodies) ou un psyché teinté de groove et biberonné au combo basse/voix d’Emma Richardson (So Good). Tout détone ou presque. Le single volontairement heavy Killer est vite jeté aux oubliettes par la bombe qu’est Embers (LE morceau qui se détache du reste), quand Tropical Disease, morceau tout droit sorti d’une soundtrack de film d’espionnage rétro, prend totalement à contre-pied. En bout de course, le trio propose un ultime grand écart, entre Erounds où Marsden parle plus qu’il ne chante sur ses couplets, et Something, une courte ballade un tantinet groovy et répétitive.

Band of Skulls n’en oublie pas ce qui a fait leur force depuis Baby Darling Doll Face Honey, à savoir les harmonies entre Marsden et Richardson (This Is My Fix, l’étonnante Erounds, Little Mamma), la guitare explosive et bluesy, une ligne de basse solide et un Hayward affirmé aux percus. Autant d’éléments que l’on retrouve dans In Love By Default, sans pour autant que cela fasse mouche, un peu à l’image de l’album : un effort qui n’arrive pas à la hauteur d’un premier album qui devient de plus en plus indispensable au fil des années, mais qui fait le job avec une certaine efficacité.

Tracklisting :

01. Black Magic
02. Back of Beyond
03. Killer
04. Bodies
05. Tropical Disease
06. So Good
07. This Is My Fix
08. Little Mamma
09. Embers
10. In Love by Default
11. Erounds
12. Something

Nos morceaux préférés : Embers, This Is My Fix, Black Magic

LA NOTE : 7/10

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