29 Juin Muse à la Tour Eiffel : Minimum syndical et show grand public
Muse l’a joué serein et petit bras en dépit du gigantisme de l’endroit, un concert aux pieds de la Tour Eiffel devant 80 000 personnes.
Quatre mois après avoir fait salle comble six fois d’affilée à l’AccorHotel Arena, Matt Bellamy et sa bande revenaient dans la capitale, le temps d’une parenthèse au cœur de la fan zone parisienne qui vivait jusqu’ici au rythme des matchs de l’Euro 2016. Tout était réuni pour faire de ce 28 juin un concert à la hauteur de la stature de Muse. Une scène imposante, placée aux pieds de sublime Tour Eiffel, symbole parisien (et phallique) par excellence. Le tout sur la musique et le rock grandiloquent – aaah je sens les poils de certains s’hérisser à l’utilisation de ce moment – d’un groupe considéré comme le meilleur de la scène rock britannique actuelle.
Mais la réalité fut toute autre. Si le concert avait été gratuit, on aurait pu dire que le public était roi. Mais non il dû a débourser 55 euros pour se retrouver au milieu du Champ-de-Mars et ne voire qu’une partie de la scène, la faute à une régie son encombrante. Dans l’après-midi, des fans appelaient à virer la bâche noire qui obstruait la vue. Une fois retirée, l’ensemble métallique ne garantissait guère plus de visibilité. Quant à ceux qui ont payé le prix fort pour se retrouver en pelouse or, il valait mieux être un fan de Muse dans les grandes lignes et savoir apprécier autant un Plug in Baby explosif que l’inusable Starlight. Vous l’aurez compris, Muse l’a joué très (trop) commercial et grand public. Pas la moindre trace d’un morceau un tantinet rare – et là on ne parle pas de Muscle Museum, mais juste d’un Bliss ou Citizen Erased – et juste un petit titre d’Origin Of Symmetry, à savoir Plug In Baby, entamé sous une Tour Eiffel crépitante, juste après la tonitruante Psycho. On aura tout de même apprécié The Globalist, titre de Drones qui prend toute sa beauté en live (on se souvient encore de cette somptueuse mise en scène lors de la tournée en salles).
Au terme d’un show de 90 minutes rondement mené, avec toujours aussi peu de communication de la part de Matthew Bellamy, Muse referme la boutique, remerciant un public qu’il dit aimer, encore et encore. Mais s’ils l’aimaient, pourquoi s’obstinent-ils à ne pas l’écouter, lorsqu’il réclame un titre de Showbiz. Qu’est-ce qui tuerait ce groupe si formidable de jouer ne serait-ce qu’un vieux morceau ? Rien, assurément rien. Mais le trio en a décidé autrement. Et c’est avec un beau cachet qu’ils repartent. Les fans, dont certains auront des étoiles plein les yeux – car on l’avoue Muse, c’est toujours beau, et encore plus dans un cadre pareil – et d’autres repartiront déçus, avec l’espoir que le trio du Devon nous reviennent sous peu, avec plus d’intimité, moins de millimétrage et quelques bons vieux classiques sauvages.
Setlist :
[Drill Sergeant]
Psycho
Plug In Baby (Extended outro)
Dead Inside (Riff outro)
Map of the Problematique (‘Who Knows Who’ riff outro)
The 2nd Law: Isolated System
The Handler
Supermassive Black Hole (The Jimi Hendrix Experience’s ‘Voodoo Child’ intro)
Starlight
Munich Jam
Madness
Resistance
Interlude
Hysteria (AC/DC’s ‘Back In Black’ riff outro)
Time Is Running Out (Jimmy Jam intro)
The Globalist
Drones
——
Mercy
Uprising (Extended outro)
Knights of Cydonia (Ennio Morricone’s ‘Man With a Harmonica’ intro)
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