Paléo Festival J1 : le show carré et gros budget de Muse

Le groupe a offert au public une performance « rock de stade » et sérieuse. Était-ce assez pour captiver le public de la fête à la saucisse ?

Nous sommes mardi, et c’est le premier jour du Paléo Festival à Nyon. Cette année, c’est au méga-groupe Muse d’ouvrir le bal. J’arrive autour de 19h15. Étant donné que leur concert du groupe est programmé pour 11 heures, votre correspondante Soundofbrit a le temps de flâner un peu. Cependant, certains fans de Muse et des Lumineers ont déjà pris leurs places aux premiers rangs de la Grande Scène.

Après un concert sympa de l’Australienne Courtney Barnett, je regarde un peu les Lumineers (qui balancent directement leurs hits au début du set, y compris leur Ho Hey !) avant de me diriger vers le Village du Monde. Cette année, les musiques celtes sont à l’honneur. Des spécialités bretonnes aux vêtements irlandais, en passant par le classique Haggis écossais, il y a absolument tout dans les stands ! Mention spéciale aux valaisans de Anach Cuan et leur folk celtique dans une tour vagabonde pleine à craquer, ainsi qu’aux Irlandais de The Rapparees, originaires de Belfast, qui ont fait bouger le Dôme dans une ambiance sympathique et bon enfant (ils ont tout de même clamé haut et fort « we love beer ! » pour se mettre la foule dans la poche les chenapans).

The Rapparees au Paléo par B. Soula

The Rapparees au Paléo par B. Soula

Mes collègues de Sound of Britain sont pour la plupart de fervents adeptes des concerts de Muse. C’était la première fois pour votre représentante suisse Soundofbrit, aussi aurez-vous un point de vue « frais » sur le live de ce groupe qui enchaîne les tournées depuis plus de vingt ans.

Lorsque Musee entre en scène (environ dix minutes de retard mais bon c’est pas grave), le périmètre autour de la Grande Scène est plein à craquer. De mon point de vue en hauteur, c’est très impressionnant : en théorie, la scène peut accueillir 35000 personnes, mais il est probable que cette capacité ait été dépassée. Les fans sont au taquet, et on chante en chœur même autour de moi, qui suis pourtant très loin de la scène. Il faut dire que les Muse ont décidé de nous larguer plein de hits, de Supermassive Black Hole à Starlight en passant par Uprising, Madness et Undisclosed Desires, la liste est sans fin. Clou du spectacle, les chansons issues de Drones, comme Psycho et Dead Inside. Au niveau de la technique, on a mis le paquet : le décor derrière le groupe est très joli et spectaculaire, tout comme la guitare de Matthew Bellamy. Ce décor est d’ailleurs interactif : par exemple, des mains robotisées semblent contrôler Matthew lorsqu’il se déplace sur scène lors de The Handler. Confettis et ballons gonflables géants largués dans le public, lumières et caméras sur grues, tout y est. Mais…

La pose qui tue. Muse au Paléo 2016 par Lionel Flusin.

La pose qui tue. Muse au Paléo 2016 par Lionel Flusin. Photo du titre: la Grande Scène pendant le concert de Muse par Pierre Descombes.

Même s’il nous adresse quelques mots, le groupe sonne de manière parfaite et très propre, complètement orchestrée et organisée. Je me rends compte qu’absolument rien n’est spontané. On sent bien que c’est une routine pour le groupe. Est-ce bien ou mal ? Ce qui est sûr, c’est que les fans, qui attendaient cet évènement depuis des heures dans la fosse, sont ravis. Malheureusement, en ce qui concerne le reste des festivaliers, qui sont pourtant pour une grande partie fans eux aussi, on reste sur sa faim : et pour preuve, au bout d’un moment, on s’ennuie. À côté de moi j’entends « ils font de très bons disques, mais ce n’est pas un bon groupe live », ou encore « il donne son concert, mais il ne le vit pas vraiment ». La foule se disperse, et on peut désormais respirer, une partie de l’audience préférant aller faire autre chose. Une personne devant moi envoie des sms sur son téléphone portable. Puis deux, puis trois. Il en fallait plus pour captiver ce public plus occasionnel. Pourtant, Muse nous fait participer en chantant et bougeant les bras, mais rien n’y fait : le cœur n’y est pas. Après plus de 20 ans, c’est le job, la routine.

SETLIST:

Psycho

Plug In Baby

Interlude

Hysteria

Map of The Problematique

The 2nd Law : Isolated System

The Handler

Undisclosed Desires

Supermassive Black Hole

Munich Jam

Madness

Dead Inside

Starlight

Time Is Running Out

The Globalist

Uprising

Mercy

Knights Of Cydonia

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