19 Sep RAT BOY – GET OVER IT (EP)
Du haut de ses 20 ans et de sa fougue rafraîchissante, l’imprévisible RAT BOY sort son premier EP, un joyeux bordel intitulé GET OVER IT.
Originaire de Chelmsford, fraîchement signé chez Parlophone, RAT BOY est un véritable ovni. Depuis son premier single Sign On, Jordan Cardy ne cesse de monter en puissance. Ses concerts sont une expérience bordélique à l’image de ses sons, tantôt électroniques, funk, rock, résolument street. Avec GET OVER IT (oui parce que Jordan a décidé qu’écrire en caplocks était suffisamment emmerdant pour être cool), RAT BOY lâche son premier EP, une véritable bombe.
Avec GET OVER IT, le jeune multi-instrumentiste donne le ton. Une happy-song, remuante et définitivement funky, sur laquelle il place un flow juvénile, acéré et loin d’être inintelligible. Du côté de l’enveloppe, on oscille entre le rétro et le geek assumé. Jordan est un grand gamin doté d’une culture graphique certaine – quand Pulp Fiction rencontre Major Lazer à leurs débuts – qui utilise autant ses références visuelles et musicales. Chaque morceau est pour lui l’occasion d’expérimenter, de croiser les genres. KICKED OUT TAPE est un modèle en la matière : on y retrouve la crème de l’électronique britannique et du big beat des Prodigy ou des Chemical Brothers, avant une deuxième partie de morceau radicalement différente, plus planante. CASH IN HAND suinte un mariage des Clash avec le ska, avant un court final hip-hop. GOOD BYE, qui referme l’EP, se veut plus langoureux, mêlant du trip-hop à des sonorités orientales et sur lequel vient parfois se mêlé un guitare électrique, un piano new wave ou un synthé disco – qui avait tant sied à Calvin Harris à ses débuts. Un joyeux bordel on vous dit.
S’inscrivant dans une belle lignée d’artistes britanniques historiques, RAT BOY se distingue par son audace et sa fraîcheur. Amateur du nawak, il n’en demeure pas moins pointilleux sur l’effet recherché par ses sons. Et de cette orchestration improbable, il en ressort quelque chose qui va au-delà de l’audible, et qui se fait l’écho d’un artiste décomplexé. Et franchement, ça fait du bien – à l’heure du parfaitement produit.
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