Two Door Cinema Club – Gameshow

Il en a fallu du temps, pour Two Door Cinema Club, de se remettre de leur joli second album Beacon. Quatre ans après, ils reviennent en forme et sont passés chez Parlophone, une grosse seringue d’electropop au bras, enfin prêts. De Hot Chip à Daft Punk, Gameshow dispose d’un son unique : dansant et jovial. Révolution ? 

Two Door Cinema Club à Paris le 16 Septembre 2016

Assez dingue, quand on y pense. Un son aussi dense, produit par uniquement trois compères ? Possible. Two Door Cinema Club en est capable et est, grâce au hiatus, suffisamment mature pour façonner son nouveau bébé à son image. Alex Trimble, pile électrique unique en son genre, a voulu rendre Gameshow avant tout amusant et divertissant.

Amoureux de l’électropop, le groupe ouvre pourtant son album sur une sonorité très rock. Are We Ready ? (Wreck), Bad Decisions et Gameshow scintillent d’accords de guitares saturés qui fonctionnent totalement. La véritable perle de cette mise en bouche, on la délivre à Ordinary, sexy au possible et au groove irrésistible. Lavender propose une structure tout sauf complexe et parfaite pour les radios, elle rappellerai presque le travail d’Ed Sheeran.

La britpop vire alors aux expérimentations. L’irruption d’une guitare acoustique, le refrain façon tape-ton-pied, est au comble de l’efficace. Le solo futuriste de fin introduit à merveille la seconde partie de Gameshow. Fever est solaire, elle vogue sur différents océans.

Entre les vagues Pink Floyd (guitare aérienne oblige), elle aurait pu aussi bien figurer sur le dernier M83. Son aspect dancefloor surgit au refrain, tenu par une guitare tenue par un spectre de Nile Rodgers. Difficile de ne pas tomber sous le charme lorsque la voix s’envole, à contrario de l’instrumentation qui cesse de rugir un moment, comme un véritable moment de contemplation, une pause dans le temps.

La pop des années 80 aux synthés caractéristiques, définitivement à la mode cette année, est à présent à l’honneur. Parti pris principal de Gameshow Invincible porte à la perfection le costume porté par sa grande soeur. Le vibrato synthétique se reflète dans le solo de guitare final à la Matthew Bellamy. Passé la passable Good Morning, le groupe n’est pas décidé à changer la recette. Cependant, même en appliquant les éléments qui fonctionnaient auparavant, difficile de ne pas voir Surgery comme leur nouvel ovni.

L’arrangement principalement, très électro, poursuit les voix qui se couvrent, robotiques et tuned au possible. Même la guitare, assimilable au mouvement  d’un serpent, est insaisissable. Le morceau de clôture, étrangement appelé Je Viens de La, s’applique sans modération à la sauce Justice, en passant par la période Homework, de Daft Punk. On y verrait presque du psyché, tant les synthés nous embrassent et nous serrent, très (trop) forts.

Gameshow se définit facilement comme un doux euphémisme d’efficacité. Two Door Cinema Club s’est amusé et ceci, sans paraître pompeux, puisqu’il y a matière à écoute. Carabiné, au caractère trempé, ce troisième album n’est en réalité qu’une immersion totale dans un monde sucré et « popesque ». Sûrement pas l’album de l’année, peut-être pas l’opus de leur carrière, il n’en demeure pas moins la meilleure rampe de lancement vers un succès largement justifié.

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Tracklisting 

Are We Ready ? (Wreck)

Bad Decisions 

Ordinary 

Gameshow

Lavender 

Fever

Invincible 

Good Morning

Surgery

Je Viens de La 

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Nos morceaux favoris : Are We Ready ? (Wreck), Bad Decisions, Ordinary, Fever, Incinvible, Surgery

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La note : 8/10

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