Daniel Woolhouse – What’s That Sound?

S’étant lui-même affranchi du nom Deptford Goth, Daniel Woolhouse dévoile en cet ultime trimestre 2016 What’s That Sound?, album à la fois fragile, intimiste et fédérateur. Écoute et critique.

C’est ainsi que seulement 2 ans après un 2ème album sous le nom de Deptford Goth, Daniel Woolhouse renaît sous son nom solo pour nous proposer ce What’s That Sound?, ensemble mélodique de 11 pièces résolument mélancoliques. Avec des inflexions que ne renierait pas Matt Berninger de The National, Daniel Woolhouse nous accueille avec Crazy Water, sublime ballade aux chœurs émouvants en diable venant porter une mélodie éthérée, pure. C’est ainsi que le musicien va nous transporter au long de 39 minutes d’écoute, sans oublier d’immédiatement brouiller les pistes avec le titre éponyme: porté par une ligne de basse efficace, le morceau explose  dans un refrain aux resplendissants violons, délivrant avec efficacité un thème tandis que la voix de Daniel fait écho aux chœurs.

Cette dualité originelle évacuée, What’s That Sound? prend ensuite son temps pour véhiculer toute son émotion. Tomorrow’s Egg aura certes l’ambition de nous faire bouger lors de son efficace refrain aux guitares bondissantes et au piano appuyé; mais cette charge pop ne peut totalement contrebalancer l’émotion émanant de pistes comme Graffiti ou Oh These Landscapes. Le ton se veut introspectif, prompt à nous émouvoir: la voix du chanteur se pose avec délicatesse sur des mélodies au tempo modéré, petites pépites inattendues riches de composition, se voulant efficace sans être dénaturées d’un vrai fond de songwriting.

Au-delà de ces titres, Daniel Woolhouse se permet quelques facéties, que l’on pourrait même qualifier de réelles prises de risque: c’est ainsi que dans le dernier quart de l’album, le compositeur dévoile Hum, parangon pop déchirant aux nappes de synthétiseurs superbement mélodiques s’écoulant sur un timer serré de 1 minute et 16 secondes que l’on aurait aimé voir s’écouler à l’infini.

La félicité semble revenir dans l’esprit de Woolhouse vers la fin de l’album avec un éclatant Soup for Brains et ses célestes chœurs féminins; mais c’est sans compter sur la conclusion de Forest Further, s’ouvrant sur un discret maelström de saxophone qui n’est pas sans rappeler le récent 22, A Million de Bon Iver, avant de délivrer un ultime rayonnant morceau à la minimaliste rythmique électronique sur laquelle se superposent guitare, claviers, cordes, saxophones et toujours ce chant fragile, qui ne s’empêche pas pour autant de délivrer des refrains efficaces en diable que l’on prend plaisir à reprendre avec l’artiste.

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Quel sublime album que ce premier effort « solo » de Daniel Woolhouse. Jonglant à merveille entre différentes gammes d’émotion, il délivre un album aux multiples teintes et sonorités que l’on prend plaisir à explorer et à redécouvrir. Une des grandes réussites les plus inattendues de cette fin d’année 2016, implacable, immanquable.

 

Tracklist:

Crazy Water

What’s That Sound?

Dreamt I Was a Ceramicist Too

Map of the Moon

Graffiti

Skeleton

Oh These Landscapes

Tomorrow’s Egg

Hum

Soup for Brains

Forest Further

Nos morceaux préférés: What’s That Sound, Graffiti, Hum, Forest Further

LA NOTE: 8,5/10

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