Robbie Williams – The Heavy Entertainement Show

Grandiloquence, autodérision, deux mots qui parsèment leurs paradoxes dans ce onzième album de l’immense Robbie Williams. L’artiste se suffit-il à lui-même ? Son oeuvre, dense et pop-corn, laisse le champ libre à l’interprétation. 

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Puisque Robbie Williams n’a plus rien à perdre. Avec onze albums à son effectif, le chanteur anglais s’amuse et expérimente le spectacle, le vrai. Ouvert part le morceau éponyme, The Heavy Entertainement Show ne passe pas par quatre chemins et déchaîne ses passions, sans pour autant captiver de bout en bout. Trompettes, saxophones, synthétiseurs et tambours, l’album s’ouvre néanmoins par un léger piano. Explosions sur explosions, la machine est diablement bien huilée. « You are magnificient », le chanteur invite ses fans à se laisser porter par un voyage haut en couleurs… dont certaines peuvent susciter l’épilepsie. Party Like A Russian, la plus patriote de l’album (donc la plus drôle), touche néanmoins le mauvais goût avec un sample dont on vous laisse découvrir l’identité.

Mixed Signals, Motherfucker, Bruce Lee…tous des titres efficaces et capables de donner de l’épaisseur à ce blockbuster détonnant made in Williams. Là où l’album s’attaque à l’autodérision, c’est lors du cris du coeur Love My Life, où le chanteur s’exclame : « I am beautiful, I am powerful, I am me ». On a du mal à cerner l’album, qui parfois ne se prend pas au sérieux, mais qui, quelques secondes plus tard, semble dramatique et honnête. On pense à l’électronique Sensitive, où taping de basse s’associe aux boîtes à rythme dignes des plus grands du genre. Pareil pour ce morceau dédicacé à un proche, David’s Song tient plus de hommage qu’une banale ballade de commande. On connait Robbie Williams, on le sait capable des mélodies entêtantes et des arrangements tape-à-l’oreille.

Retour à l’énormité, au show dantesque de début avec Pretty Woman, véritable déclaration de désir, où guitare acoustique suit la voix au pied de la note. Une touche de Black Horse and the Cherry Tree par-ci par là, l’album prend une pause plus ou moins bien méritée. Hotel Crazy ralentit la cadence, pour le mieux puisqu’il pourrait être le meilleur morceau de l’album. Un stade, un orchestre enflammé, Sensational tient bien de son titre et de son auteur.

Les moments de respiration sont presque devenus une habitude. The Heavy Entertainement Show tente la harpe avec l’agréable When You Know, qui offre quelques jolis instants. Time On Earth peine à faire de l’ombre à I Don’t Want To Hurt You, qui fait écho au second morceau. La sobriété, The Heavy Entertainement Show ne connait définitivement pas. Sauf lorsqu’il s’agit de refrain de ce-dit morceau, qui se permet volontiers une prise d’oxygène. Les rideaux se tirent doucement avec Marry Me, qui donne décidément à ce onzième album une allure de spectacle 100% assumé et décomplexé. Reste qu’il faudra assurer le show en live maintenant. On imagine déjà les flammes.

Tracklisting 

The Heavy Entertainement Show

Party Like A Russian

Mixed Signals

Love My Life

Motherfucker

Bruce Lee

Sensitive

David’s Song

Pretty Woman

Hotel Crazy

Sensational

When You Know

Time On Earth

I Don’t Want To Hurt You

Best Intentions

Marry Me 

Nos morceaux favoris : The Heavy Entertainement Show, When You Know, Sensitive, Hotel Crazy 

La note : 7/10

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