Freddie

Freddie Mercury, 25 ans après : Derrière The Show Must Go On, à l’heure des adieux

Tel un grand génie, Freddie Mercury a signé ses adieux en chanson, se sachant mourant. Voici l’histoire de The Show Must Go On et celle des derniers mois d’une icône.

 

Le 14 octobre 1991 sortait en Grande-Bretagne le single The Show Must Go On, de Queen. Le grand public ne savait alors pas que ce morceau était le testament d’un pur génie qui préparait son grand départ. Un mois plus tard, Freddie Mercury décédait des suites d’une broncho-pneumonie.

Issue de l’album Innuendo, The Show Must Go On sera symboliquement la dernière chanson publiée du vivant de Mercury. Composé par Brian May, le morceau est écrit à la première personne. Si aujourd’hui, il est évident que Freddie Mercury, alors atteint du Sida, était en train d’annoncer sa propre mort sous la forme d’un testament musical, peu d’observateurs ont vu à l’époque cette ligne de lecture, même si certains s’interrogeaient sur l’état de santé de la star. « A l’intérieur mon coeur est en train de se briser / Mon maquillage est peut-être en train de s’écailler / Mais mon sourire reste encore« , dit-il dans le refrain. En anglais, et dans un autre couplet, il est écrit : « I’ll soon be turning round the corner now / Outside the dawn is breaking / But inside in the dark I’m aching to be free« . Freddie Mercury, sur le point d’être libéré du point de la maladie, était bien alors en train d’annoncer sa mort imminente.

I’ll fucking do it, darling

Ses plus proches collaborateurs le savaient très malade mais ils avaient ordre de ne rien dire. Mais ce que le grand public n’aura alors pas vu, c’est le génie et le courage d’une véritable passionné qui aura été jusqu’au bout pour assurer le spectacle, aussi grandiloquent soit-il. C’est aussi ce que le titre raconte. La légende voudra qu’en studio, voyant son ami souffrir le martyr pendant l’enregistrement, Brian May proposa de reporter afin que Freddie se repose. Ce dernier aurait alors bu un shot de vodka et lâché à son guitariste, « I’ll fucking do it, darling ». Et il enregistrera la version finale du single d’une seule traite, avec toute l’intensité et la puissance de sa voix opposant au tragique du morceau, une ode à l’espoir.

 

 

L’histoire veut que Freddie Mercury se savait malade depuis 1986, mais qu’il a caché le Sida à ses proches, y compris à ses musiciens qui le sauront très tardivement. Le rockeur commence alors à s’éloigner de la scène, ne fait plus la fête, et les rumeurs vont bon train devant l’anormale discrétion du plus excentrique des artistes britanniques de l’époque. Le tournage du clip I’m Going Slightly Mad sera un acte déclencheur. Freddie Mercury se met en scène dans un mini-film complètement absurde et burlesque, maquillé à outrance (pour cacher les traces de la maladie, des tâches noires sur son visage) et arbora une gros pull sous son costume pour masquer sa maigreur. Derrière le morceau bourré d’ironie, se cachait un propos plus sombre, le cri de détresse d’un homme malade et rongé par la maladie.

 

 

Le 23 novembre 1991, Freddie Mercury fait une annonce publique : « Je voudrais confirmer que je suis séropositif et que j’ai le sida. Je pensais qu’il convenait de ne pas divulguer cette information pour protéger l’intimité de ceux qui m’entourent. Mais il est temps que mes amis et mes fans du monde entier connaissent la vérité. J’espère que tout le monde se joindra à moi, aux médecins qui me soignent et à tous ceux qui se battent contre cette terrible maladie. » Le lendemain, il s’éteint paisiblement entouré de sa famille et de ses amis, à sept heures du soir.

No Comments

Post A Comment