13 Jan Flo Morrissey and Matthew E. White – Gentlewoman, Ruby Man

Les talentueux Flo Morrissey et Matthew E. White s’offrent leurs talents respectifs le temps d’une superbe pépite commune. Écoute et critique.

Ils prônent tous deux une musique douce, réfléchie, au plus proche des émotions, posant chaque piste avec délicatesse. Elle, Flo Morrisey, est anglaise. Lui, Matthew E. White, est américain. Mais le temps de Gentlewoman, Ruby Man, ces considérations s’effacent: seule parle la musique, vecteur de toutes les émotions, de toutes les libertés.

Ainsi, c’est un recueil de 10 reprises que nous proposent les musiciens sur cet album commun. 10 reprises, allant de The Wings à George Harrison en passant par Leonard Cohen, les Bee Gees, Frank Ocean ou encore The Velvet Underground et James Blake. 10 titres dont ils nous proposent de garder la moelle substantielle pour mieux les dénuder et se les réapproprier à leur façon. 10 titres pour se réapproprier une certaine histoire de la musique, pour l’éclairer sous un nouveau jour.

10 titres variés; 10 facettes. L’ouverture sur Look At What the Light Did Down assène d’emblée un ton enjoué et entraînant, guitares étouffées en cadence et voix se mêlant à la perfection. Flo Morrissey et Matthew E. White se complètent à merveille, se partageant les paroles dans un échange plaisant et étrangement satisfaisant, réunissant leurs voix le temps d’un refrain, alchimie rare, délicate et maîtrisée.

Ce ton ensoleillé se retrouve dans Everybody Loves the Sunshine ou dans Sunday Morning, décapant de beauté. Une forme de félicité teintée de mélancolie nous parvient durant Thinking Bout You, totalement réinventée et au lick de guitare absolument irrésistible et délicieusement inventif, plaçant le titre de Frank Ocean comme l’indéniable point fort de l’album.

Mais en bons musiciens, les deux artistes savent varier la palette des sensibilités, et se montrer plus en retrait sur The Colour In Anything ou encore sur Suzanne. Les mélodies se font alors plus apaisées, dans un contrôle et un calme plaisant et apaisants. L’émotion est indéniablement de la partie, et ces reprises se font toujours subtiles pour ne pas verser dans un excès inutile. Morrissey et White sont en total contrôle de la musicalité environnante, faisant résonner percussions, guitares et voix en des chœurs célestes se posant où il faut, quand il faut, comme il faut.

Le clou du spectacle vient évidemment de la part de Govindam, ultime reprise de sir George Harrison. La palette d’émotion exploitée jusque-là, prévisible? Le duo part alors en plein trip psychédélique hypnotique et enivrant, la mélodie s’accélérant sans qu’on semble le remarquer, nous embarquant finalement dans un kaléidoscope sensoriel imparable duquel on ne peut s’extraire qu’au bout des presque 7 incroyables minutes d’écoute.

Petite pépite sortie de nul part, cet album commun est le portrait de 2 musiciens au sommet de leur art, jouant des atouts de l’autre avec habileté pour mieux les compléter et les enrichir. Appelez ça la beauté de la musique; Flo Morrissey et Matthew E. White viennent tout simplement de livrer la bulle pop incontournable de ce début 2017.

Tracklist:

Look At What the Light Did Now (The Wings cover)

Thinking Bout You (Frank Ocean cover)

Looking For You (Nino Ferrer)

The Colour In Anything (James Blake cover)

Everybody Loves the Sunshine (Roy Ayers cover)

Grease (The Bee Gees cover)

Suzanne (Leonard Cohen cover)

Sunday Morning (The Velvet Underground & Nico cover)

Heaven Can Wait (Charlitte Gainsbourg cover)

Govindam (George Harrison cover)

Nos morceaux préférés: Look At What the Light Did Now, Thinking Bout You, Sunday Morning, Govindam

La note: 9/10