Le malaise Splashh à l’Espace B

Nous les attendions de pieds fermes. Après avoir sorti son excellent deuxième album Waiting For a Lifetime, le groupe Splashh s’est enfin décidé à pousser sa tournée européenne jusqu’en France. C’était à l’Espace B ce vendredi 28 avril 2017. Il y a comme un goût amer. 

La soirée commençait déjà mal. C’est avec au moins trente minutes de retard que Splashh monte finalement sur scène. On les remarque, traversant le public, faisant quelques pauses pour attendre un batteur qui se fait vraisemblablement désirer. Problème : on à ouïe dire que le couvre-feu de 23h30 n’est pas si loin. Il est 22h40, le concert peut commencer (ou pas). La déception du retard n’est rien comparé à la débandade que fut ce set. Au final, même la première partie, assurée par les prometteurs et sympathiques Brace! Brace!, aura duré plus longtemps que la tête d’affiche de la soirée.

Le « spectacle » débute par un larsen, puis deux, puis trois… Le doute n’est plus permis : il y a un réel souci technique. Autre preuve : Splashh refuse de jouer. Ce n’est pas faute d’essayer de communiquer avec la régie, à l’opposé de la salle. Incrédules, nous attendons tout de même que le groupe se décide à gratter quelques notes. Ne serait-ce qu’une improvisation, ou une communication avec son public. Mais force est de constater que Sasha Frantz Carlson, le frontman au béret, semble particulièrement ennuyé. Malgré tout, la tension s’apaise quelque peu le temps d’un Headspins, suivi d’une pause interminable. Le son est catastrophique : entre une voix totalement camouflée sous l’instrumentation et une basse beaucoup trop prépondérante… Le groupe a t-il assuré ses balances au préalable ? « Je suis désolé pour tout ça, Paris », murmure Frantz Carlson, dépité. « C’est un putain de cauchemar, c’est le concert le plus bizarre que nous ayons fait de la tournée » ajoute t-il. A l’entendre, on note une certaine sincérité, et c’est ce qui nous attriste le plus : Splashh semble honnête, doté de bonnes intentions. Rien de tout cela n’aura suffi pour enjoliver le concert, faute à une acoustique désagréable tout du long. Certains spectateurs se dirigent déjà vers la sortie…

 

 

Heureusement, le groupe engage quelques nouveautés qui auront été – de toute façon – les bienvenues. Rings et See Through, deux des singles de ce dernier opus, fonctionnent bien. Encore une fois, on remarque le réel potentiel de Splashh, amputé par une technique capricieuse. Comme si les instruments se révoltaient, au déplaisir général. Le morceau fleuve de la discographie du groupe, Look Down To Turn Away, apporte son lot d’oxygène et ceci grâce aux synthés, qui détiennent la part du lion. Mais Splashh ne semble prendre aucun plaisir. Le show ne sera pas rattrapable. On note néanmoins la performance de leur hit Need It, meilleur moment de la soirée, rallongé par une outro appréciable. « Nous sommes sincèrement désolés, nous reviendrons bientôt, c’est promis ». Sur ces paroles, le groupe pose les instruments.

En sommes, le fiasco de ce concert n’aura été la faute de personne, si ce n’est d’une organisation imparfaite. Quelle tristesse, lorsque l’on pense à la capacité instrumentale de Splashh, un groupe que nous admirons depuis leur premier effort en 2013. On espère les revoir bientôt, en meilleure forme peut-être, dans de meilleures conditions live sûrement.


Setlist – Splashh @ Espace B (peut-être incomplète et ordre incertain)

Headspins

See Through 

All I Wanna Do 

Look Down To Turn Away

No. 1 Songs In Hell

Rings

Honey And Salt

Need It

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