Pumarosa – The Witch

Voyage stellaire et texturé monumental, le premier effort de Pumarosa est une des grandes claques de 2017. Écoute et critique.

Qu’il aura été attendu cet album. 2 ans après sa formation et un remarqué EP, la formation Pumarosa, toute dévouée à sa musique, dévoile son ambitieux rock alternatif au grand jour et surtout au grand format. Car le quintet semble ne reculer devant rien pour arriver au niveau de ses ambitions: presque une heure d’écoute, The Witch s’offre pleinement à vous, corps et âme.

Et que cette heure paraîtra courte. The Witch est de la trempe de ces œuvres rares, ne sacrifiant rien dans son processus musical pour délivrer des morceaux d’une beauté transcendante et d’une richesse infinie. La voie de la facilité est catégoriquement écartée par Pumarosa: chaque morceau dépasse facilement voire allègrement la barre des 4 minutes, s’épanouit dans une naturelle et cathartique beauté, félicite l’auditeur pour son assiduité et pour son attention.

The Witch est superbe et gratifiant. L’ouverture Dragonfly nous donne un avant-goût de ce que le quintet nous réserve, avec ces guitares en réverbération et ces inattendues sonorités électroniques venant porter le titre vers des sommets de perfection. Même constat pour l’éblouissant Honey, où la voix de Isabel Muñoz-Newsome vient effleurer le registre de celle de Jehnny Beth, pour finalement s’évader dans un océan de distorsion surréaliste, addictif et ô combien jouissif.

Pumarosa ne cherchent jamais à faire dans la simplicité. Chaque morceau est une odyssée, dissimulant sa structure pour mieux la faire exploser en milieu de course, jouant sur les attentes des auditeurs et multipliant les prises de risque mélodiques et les progressions d’accords inattendues, comme sur l’éponyme titre, changeant d’ambiance au fil des secondes, osant l’invraisemblable comme peu de groupes actuels le font. Et que dire de cet irrésistiblement dansant Priestess, qui n’hésite pas à faire usage d’un saxophone du plus bel effet?

Plus on s’aventure dans ce premier effort, et plus le voyage est spectaculaire. Lion’s Den, sous couvert d’une délicate ouverture au piano évoquant les plus belles heures du Amnesiac de Radiohead, vient amener une outro résolument post-rock dévastatrice que personne n’aurait pu prédire. My Gruesome Loving Friend est un évident single à l’efficacité pop-rock indéniable, donnant envie d’évasion, et cela sans rien perdre de sa complexité ni de sa réelle transcendance vocale et instrumentale.

Qu’ajouter de plus? Détailler les tenants et aboutissants des ultimes morceaux de The Witch serait du gâchis tant la découverte est la meilleure façon de vivre ce dantesque premier album. Impossible de mettre plusieurs morceaux sous une même étiquette tant chacun parvient à exister indépendamment, de sa propre façon, sans jamais oublier de former un tout cohérent. Le premier effort de Pumarosa est d’une beauté insondable, un océan de perfection dans lequel il convient de plonger les yeux fermés. The Witch émeut, éblouit, surprend, secoue, en bref, fait vivre son auditeur.

Vous l’aurez compromis, The Witch est un fantastique testament, une ode à la créativité et à la la pluralité musicale. Jouant sur tous les tableaux sans jamais se perdre, les 10 titres concoctés par Pumarosa sont autant d’œuvres d’art immanquables qui vous invitent à la découverte et à la redécouverte. D’ores et déjà un des meilleurs albums de 2017, et le couronnement d’une formation unique qu’on ne peut plus que rêver de voir couronnée sur le devant de la scène.

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Tracklist:

 

Dragonfly

Honey

The Witch

Priestess

Lion’s Den

My Gruesome Loving Friend

Red

Barefoot

Hollywood

Snake

 

Nos morceaux préférés: Dragonfly, Honey, The Witch, Priestess, Lion’s Den, My Gruesome Loving Friend, Red, Barefoot, Hollywood, Snake

 

La note: 10/10

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