Le Lunallena réveille enfin la Riviera

En moins d’un an, ce qui n’était alors que le fantasme de quelques sudistes rêveurs, est devenu un festival plein de promesses. Sound of Britain s’est rendu à Bandol, dans le Var, pour assister à la seconde journée du Lunallena Festival. 

Il fallait les voir, les spectateurs amassés devant les portes du Stade Deferrari de Bandol, inquiets que la seconde journée du festival soit annulée. Et on peut le comprendre. Après une première soirée réussie, dont le thème était le reggae et le rap, il était normal d’en vouloir plus, surtout pour les amateurs de pop, de rock et d’électro. Et jusqu’à la dernière minute, alors que le vent refusait de se coucher, le doute a plané. C’est finalement avec une heure de retard que le festival a ouvert ses portes.

Le premier groupe de cette soirée, The Kitchies, est sans doute le plus britannique des groupes français. L’empreinte de Two Door Cinema Club se fait entendre dans les rythmes de guitare de ce groupe formé à Brighton par… quatre niçois. Place à Cocoon, artiste qui a sans doute éveillé une certaine nostalgie dans le public. Un tantinet désabusé par ses blagues, le chanteur du groupe a frappé par sa sincérité et par son émotion. Nous en parlions justement, Two Door Cinema Club était l’une des pierres angulaires de la programmation, et pour cause : le groupe a enchaîné tube sur tube, sans jamais faiblir. Pas le temps de se reposer que Phoenix prend le relais pour défendre son nouvel album Ti Amo devant un public déjà conquis. Il était en effet inespéré de voir un jour venir le groupe dans le Sud de la France, dans la première édition d’un festival. Pari réussi pour le groupe et pour l’organisation du festival, qui aura malheureusement du se séparer d’une bonne partie de ses décors à cause du vent. L’un des papas de la musique électronique française, Vitalic, clôturera la seconde journée du festival avec une scénographie et un set en provenance d’un autre univers.

Il faut dire que le Sud de la France, un territoire pourtant attractif au niveau de la culture et de l’économie, est souvent le grand oublié des tournées et des festivals, les groupes ne dépassant que très rarement Lyon. Mais pourtant, toujours pas de grand festival dans le sud ? C’est ce que le Lunallena va essayer de changer, d’ici les prochaines années. Avec une programmation très attractive, et une ambiance résolument estivale, le festival entend bien se développer pour titiller les « grands » du milieu. Les organisateurs, issus du groupe Var-Matin -brillament repris par ses employés dans un climat économique délétère pour les médias- et de la société de production Monaco Live, ne cachent pas leurs influences : les Eurockéennes de Belfort, le Primavera de Barcelone et les Vieilles Charrues.

Première édition oblige, l’organisation aura à quelques reprises été dépassée par l’ampleur des événements. Ainsi, l’absence d’accès à l’eau, la mauvaise gestion des quelques buvettes du site et le manque de zones de stationnement à l’abord du site du festival sont des erreurs d’ajustement, de perception, qui s’effaceront sans doute avec l’experience et les moyens financiers.

En considérant le succès de la première édition, il serait dommageable de ne pas renouveler l’expérience. Cependant où ? Pas question de rester dans le Stade Deferari, qui affiche trop de contraintes et qui ne peut permettre à l’événement d’évoluer :  « la question n’est pas de savoir si nous allons organiser le festival l’année prochaine, mais où. Le Sud ne manque pas de place pour organiser le Lunallena. Pourquoi pas Nice ? » Point de repos pour Jean-François Roubaud, le Président du Comité de Surveillance de Var Matin, l’organisateur de l’événement, qui se voit déjà concurrencer les pontes du milieu.

(Merci à Charlotte M. de l’agence 105db pour sa précieuse aide.)


Two Door Cinema Club Setlist @ Bandol (05/08/2017):

Cigarettes in the Theatre

Undercover Martyn

Do You Want It All?

This Is the Life

Changing of the Seasons

Bad Decisions

Lavender

Next Year

Something Good Can Work

Are We Ready? (Wreck)

Sleep Alone

I Can Talk

Sun

What You Know

 

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