La Route du Rock 2017, jour 3 (The Proper Ornaments, Yak, The Moonlandingz, …)

La Route du Rock offre une dernière journée jubilatoire pour sa 27 ème édition, à base d’affirmations et d’anniversaire. Récit !

The Proper Ornaments

La nouvelle sensation indie rock made in UK? On aurait tant aimé y croire. Le quatuor The Proper Ornaments est monté sur scène avec toutes les meilleures intentions du monde, mais force est de constater que cela n’a pas suffi. Ambassadeurs d’un genre qu’ils ne cherchent pas à renouveler, les 4 musiciens ont délivré un set sans saveur et terriblement oubliable, malgré quelques refrains efficaces et quelques progressions musicales charmeuses. Oscillant toujours vers la barre des 3 minutes standard, le formation propose une prise de risque minimale, et cale mélodies et chant sur des modèles musicaux datés, manquant désespérément de fraîcheur et d’audace. Que dire de ce solo de guitare tout droit tiré du répertoire d’Oasis sans saveur? Et que dire de cette batterie désespérément répétitive? On ne saura retirer à The Proper Ornaments leurs bonnes intentions et leur efficacité d’interprétation; mais dans les faits, il faut désormais plus que cela pour capter notre attention. Et ce n’est pas ce long jam de conclusion, seule prise de risque de ce court concert, qui nous fera dire le contraire. À des retrouvailles qui sentent moins le déjà-vu, espérons-le. 

Yak

Avec un premier album très remarqué, Alas Salvation (sorti en mai 2016, déjà), le groupe Yak a profité des festivals estivaux pour défendre son trésor brûlant. C’est sur la petite scène que s’amasse un public curieux et friand de sensations fortes. Il faut le dire, pendant près d’une heure, le groupe venu des terres de Wolvenhampton à su attiser son feu de joie. En abordant tout d’abord les morceaux phares de son album, tels que Take It, Harbour The Feeling et le sulfureux Semi Automatic, qui retourne les premiers rangs et remue la poussière. En fait, on découvre ici une formation plus enragée que nous l’aurions imaginé (lire notre interview du groupe disponible très bientôt). Les quatre musiciens se répondent de leurs instruments. Certains rugissent (la voix, très en avant, peu dérouter), d’autres se font plus discrets, comme la batterie, ce qui n’est pas désagréable. À trop vouloir dépasser les volumes, les groupes se perdent parfois dans leur propre son. Ici, Yak use d’habiles expérimentations (l’introduction du concert, très psyché), et dérive vers les hits en puissance (White Carnivore, Use Somebody) pour diversifier l’ensemble. Efficace, accrocheur. Sûrement pas la claque du festival, mais un bon moment de noise rock comme on ne fait plus. À prendre ou à laisser, pour nous c’est volontiers. 

YAK – Festival La Route du Rock – SAINT MALO – Fort de St Père – Scène des Remparts – 2017-08-20

Mac Demarco

Passage obligé de cette édition de La Route du Rock, la venue du seul et unique hurluberlu: Mac Demarco. Le chanteur-guitariste, accompagné d’excellents musiciens, livre un set étonamment calme. Empreint d’une plus grande maturité musicale depuis la sortie de son nouvel album This Old Dog, Demarco sillonne sa discographie avec ses classiques balades folk (The Stars Keep On Calling My Name, Ode to Viceroy, Salad Days…) et nouveautés forcément bienvenues. Mentions spéciales aux excellentes Moonlight on the River et à l’éponyme This Old Dog, parsemées d’une cover croustillante de Vanessa Carlton. Irrésistible.

The Moonlandingz

Le contexte était parfait. C’est vers minuit sur la scène des remparts que les dingues de The Moonlandingz sont montés sur scène. La brochure de la Route du Rock ne nous avait pas menti: nous avons effectivement affaire à une véritable association de malfaiteurs, du vieux expérimenté au weirdo en imper en passant par l’effronté frontman. De l’original, le quintet n’en imprimé pas que son look: leur musique l’est tout autant, et ce set compact de 45 minutes aura été un réel testament à la créativité et l’ingéniosité musicale de ce side-project résolument barré sous influence(s). De l’ouverture psyché de Vessel, le groupe enchaine avec l’irrésistiblement dansant Sweet Saturn Mine, indéniablement un des meilleurs singles de 2017. Refusant de s’enfermer dans une case, le groupe passe par un rock aérien inspiré avec The Strangle of Anna, pour mieux proposer un interlude totalement barré avec le kitschement nommé Neuf Du Pape. La prestation, tant technique que scénique, est impeccable; en revanche, nous avons sans doute affaire au set possédant le volume sonore le plus élevé de toute cette édition 2017. Force et honneur: Black Hanz et Glory Hole sont autant de tours de force totalement barrés, et la prestation se clôt sur un Man In Me Lyfe, déflagration implacable qui vient achever des premiers rangs infatigables et crowd-surfant à l’excès. The Moonlandingz ont ici célébré le bizarre et l’imprévisible pour un set réjouissant qu’on n’oubliera pas de sitôt; et dire que ce n’est projet secondaire. 

 

THE MOONLANDINGZ – Festival La Route du Rock – SAINT MALO – Fort de St Père – Scène des Remparts – 2017-08-20

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