29 Oct Pixx sublime au Pop-Up du Label
La jeune anglaise a choisi l’intimité au Pop-Up du Label afin de présenter son excellent premier album. The Age Of Anixiety, toute en finesse, pleine de grâce.
Avec de tels bagages, Pixx ne pouvait que réussir la scène. Son concept, elle le tient magistralement du bout du micro. Une évidence lorsque l’on a écouté ce premier effort, The Age Of Anxiety, témoin de grande justesse de sa propre époque (donc de la nôtre), qu’elle regarde de haut, sans prétention, avec recul.
Ils arrivent sur scène, humbles, heureux. S’installe une scénographie old-school mais qui fait son effet : un écran où se projettent des clones dénaturés d’Hannah Rodgers, aka Pixx. Cette dernière, d’ailleurs, a les yeux rivés vers le fond de la salle, les bras croisés en arrière. Sa concentration pèse sur la foule, qui plonge dans un silence religieux. Détone alors la prière en premières notes, et le show en découle comme une évidence ; la maîtrise de la musicienne – qui, on le rappelle, à 21 ans – est à rendre jaloux même les plus sceptiques. La soupir pop que dégage Pixx est métamorphe : tantôt punk, tantôt rock, quelque fois emprunt d’une grande timidité, il demeure touchant à chaque instant et ne va jamais trop loin, jamais dans l’irreverence.
Du fraîchement baptisé single Romance aux hymnes naissants I Bow Down et Waterslides, le groupe propose un set carré sans épargner des arrondis : il se permet naturellement quelques libertés, un relâchement expérimental bienvenu. Everything Is Weird In America et Grip sont, à eux seuls, les moments de bravoure d’une batterie survoltée. Alternant les samples et les frottements discrets de cymbales, loin de là l’idée au batteur de voler la vedette à ses comparses. La guitare ne mène pas la danse mais use de ses effets et delays pour propulser le set dans une autre dimension, nous rappelant les dernières productions d’Ariel Pink. Le set se met à caresser les sonorités des 90’s dans le sens du poil. L’ambiance, tamisée à souhait, est aussi vénérée par les deux voix féminines, qui pulsent majestueusement l’ensemble. Pixx dirige, frappe, mais en douceur, lorsqu’ils s’agit de conter ses histoires. Tout en gardand, tout du long une gravité et un timbre british à tomber.
Certes, on aurait forcément aimer plus, lorsque le groupe quitte définitivement la scène, après presque 1h00 de concert. Mais Rodgers n’est jamais loin, elle s’installe avec tranquillité derrière le stand de son merchandising, afin de signer quelques albums, un sourire adorable aux lèvres. Si il y avait une poignée d’artistes à sauver de l’Apocalypse, Pixx serait en tête. Son oeuvre, qui atteint un sommet en live sans grande difficulté, semble être promise à grandir, encore et encore, jusqu’à atteindre les plus belles fulgurances. Promis, on sera toujours là pour l’applaudir !
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