04 Déc London Grammar au Zénith de Paris : Majestueux et empli de grâce
C’est dans un Zénith de Paris plein à craquer que le trio London Grammar a poursuivi sa tournée française, servant un show royal. On y était.
Après avoir fait le pari du deuxième album et avoir relevé le défi haut la main après le brillantissime If You Wait, London Grammar est sur les routes d’Europe pour défendre Truth Is A Beautiful Thing dans son format live. Ce 3 décembre, l’étape du jour voyait le trio anglais poser ses valises au Zénith de Paris. Complet depuis plusieurs semaines, le concert était attendu de pied ferme par des fans toujours plus nombreux. Si London Grammar fédère sur le papier, a-t-il converti l’essai sur scène ? La réponse est oui.
C’est fidèle à son côté aérien que la formation débute sa démonstration avec Who Am I, premier extrait du dernier opus (très réussi mais moins imposant que leur premier effort qu’il était bien difficile de surpasser, il faut l’avouer), avant d’embrayer sur un enchaînement composé de Flickers et une partie d’Help Me Love My Mind, leur featuring avec Disclosure ici très bien incorporé à la rythmique du titre principal. Et la première surprise ne tardera pas, lorsque retentissent au piano les notes bien reconnaissables de Nightcall, leur fameuse et géniale reprise du tube de Kavinsky. Un morceau que l’on n’attendait pas aussi tôt dans la soirée…
Derrière, London Grammar, emmené par sa divine Hannah Reid, déroule. La chanteuse impressionne, notamment sur la fabuleuse Hell To The Liars (probablement la meilleure partition de Truth Is A Beautiful Thing) et son envoûtant pont, alors qu’elle apparaît si facile sur des titres bien connus de tous, de Wasting My Young Years qui suscite l’enthousiasme naturel du public, à Hey Now ou encore Stay Awake et la superbe Sights. Vocalement parfaite, sans aucune fausse note, Hannah Reid va même prendre un risque en offrant une deuxième surprise au public parisien : Rooting For You, chanson ô combien compliquée à faire puisque la première partie fonctionne sur sa seule voix, a capella. Et il faut préciser qu’il y a quatre jours, le groupe annulait un concert à Zurich parce qu’Hannah souffrait d’une angine. Mais la jolie blonde s’est faite violence, poussant dans les aiguës sous les vivas des quelques 4000 spectateurs du soir. Et d’une main de maître, elle a mis tout le monde d’accord, confirmant – s’il le fallait – qu’elle est clairement l’une des plus belles voix actuelles au monde.
Après ce cadeau, gonflé de confiance, le trio a embrayé sur Big Picture et Strong, avant un rappel dominé par le single Oh Woman Oh Man et le finish impérial et trip-hop qu’est Metal & Dust. On ne s’y trompe, London Grammar a majoritairement joué des titres de son premier album, évitant par exemple de jouer Non Believer ou Everyone Else, lesquelles n’auraient pas été de trop dans un concert de 80 minutes à peine.
Mais au Zénith de Paris, London Grammar a aussi laissé entrevoir le si bel avenir qui lui est promis. Musicalement, le groupe est irréprochable, mais scéniquement, on était en droit d’attendre quelque chose qui se marie à l’univers si solaire de leurs mélodies. Et ce show visuel, on a pu le voir se dessiner sur quelques titres, des moments hors du temps où le groupe quittait le confort de sa bulle intimiste et reléguait subtilement la voix de Reid pour proposer autre chose à voir. Et on imagine très bien London Grammar, dans une enceinte encore plus grande, proposer des visuels léchés et un jeu de lumières grandiose pour sublimer ce qui s’approche déjà d’une certaine forme de perfection.
Setlist :
Who Am I
Flickers / Help Me Lose My Mind
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